L'UDC lancera son initiative si le gouvernement et le Parlement ne mettent pas en oeuvre la décision du peuple de limiter l'immigration ou s'ils la font dépendre d'un veto de l'Union européenne (UE), a écrit vendredi l'Union démocratique du centre dans une prise de position.
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Malgré la clause de sauvegarde, il n'est pas possible d'imaginer comment l'immigration pourra être réduite significativement, écrit l'UDC. Pour le parti, bien que la Constitution l'exige désormais, il n'apparaît pas clairement que le Conseil fédéral compte vraiment trouver une solution efficace.
Contingents et préférence nationale
Les instruments pour une baisse rapide de l'immigration ont été clairement définis, souligne l'UDC: contingents et préférence nationale. Il est en conséquence incompréhensible, et inacceptable, que le gouvernement n'approfondisse pas la clause de sauvegarde en transposant l'article constitutionnel directement dans la loi.
L'UDC considère que le doute subsiste quant au seuil au-delà duquel serait appliquée ladite clause, qui pourrait être si élevé qu'il n'empêcherait pas l'immigration. Cela rend impossibles toute évaluation sérieuse de l'effet de cette clause et une discussion aux Chambres parlementaires.
"Le mécanisme est très clair et très facile: c'est le Conseil fédéral qui fixera chaque année un seuil et si ce seuil est dépassé, le Conseil fédéral devra fixer des contingents", a expliqué Simonetta Sommaruga dans l'émission Forum.
ats/kkub
Le PS et les Verts rejettent la clause de sauvegarde
Le Parti socialiste (PS) et Les Verts ont annoncé vendredi qu'ils continuaient de rejeter la clause de sauvegarde proposée par le Conseil fédéral pour appliquer l'initiative UDC contre l'immigration de masse, celle-ci menaçant les accords bilatéraux.
Pour Les Verts, il est "évident" que l'Union européenne n'acceptera pas un changement unilatéral des règles du jeu. Le PS a de son côté appelé à trouver une "solution consensuelle" plutôt qu'unilatérale, par la voix de son chef de groupe parlementaire Roger Nordmann.
Le PLR a de son côté souligné dans un communiqué la "lenteur du traitement de ce dossier", appelant à un compromis avec l'UE sur une clause de sauvegarde.
Mesures d'accompagnement insuffisantes, selon les syndicats
Les propositions transmises par le Conseil fédéral soulèvent des réactions contrastées chez les partenaires sociaux. Alors que le patronat salue la volonté de sauvegarder les bilatérales, les syndicats s'insurgent contre la faiblesse des mesures d'accompagnement.
Le projet du Conseil fédéral a suscité vendredi une levée de boucliers de la part de l'Union syndicale suisse (USS), de Travail.Suisse et d'Unia, qui fustigent à l'unisson la faiblesse des mesures adoptées pour pour lutter contre les abus sur le marché du travail. "Le Conseil fédéral ferme les yeux", accuse l'USS.