Deux camps s'affrontent clairement au sein de la Société Suisse de Public Affairs (SSPA).
Il y a d'un côté les représentants de groupes d'intérêts institutionnels - qui n'ont qu'une seule étiquette, comme Swisscom ou le lobby pharmaceutique. Ces lobbyistes n'ont pas trop de problèmes avec la transparence puisque leur mandat est unique.
De l'autre côté, on trouve de nombreuses agences de conseils et de communication qui vendent leurs services à de nombreux clients. Ce sont elles qui freinent sur la question de la transparence.
Projet de nouveau règlement attendu en 2017
Et aucun des deux camps ne l'a donc emporté lors de l'assemblée. Sur le site internet de la SSPA, une seule ligne résume le sort qui a été réservé à la révision du code de déontologie: "reporté à l'assemblée générale de 2017 avec mission au comité d'élaborer le règlement respectif".
Les débats, qui n'étaient pas publics, se sont déroulés mardi matin dans les salons du Palace Bellevue à Berne, juste à côté du Palais fédéral. Quelques lobbyistes des deux camps ont tout de même accepté de s'entretenir avec la RTS.
Eviter une scission
Les grosses agences estiment ainsi que la décision de tout reporter en 2017 est un minimum, une manière d'éviter une scission. Ces dernières estiment qu'il n'est pas possible de fonctionner avec les nouvelles règles de transparence. "Nous ne pouvons pas publier tous nos mandats à cause du secret des affaires, de la concurrence", confie ainsi l'employé d'une grosse agence.
Restreindre la publicité des mandats reviendrait toutefois à remettre en cause un effort de transparence décidé il y a deux ans à peine et qu'on s'était plutôt promis de renforcer après la fameuse affaire Markwalder.
Pression socialiste aux Chambres fédérales
Le conseiller aux Etats socialiste neuchâtelois Didier Berberat est l'auteur d'une initiative parlementaire qui demande précisément de limiter le poids des lobbyistes et leur imposer davantage de transparence. Le texte, qui sera débattu mercredi prochain, exige un registre public de tous les mandats et des agences qui emploient les lobbyistes ayant accès au Palais fédéral. Il s'en est expliqué dans l'émission Forum:
Ludovic Rocchi/oang
Hans-Peter Thür à la commission de déontologie de la SSPA
L'ancien Préposé fédéral à la transparence Hans-Peter Thür a accepté de présider la commission de déontologie des lobbyistes de la Société Suisse de Public Affairs.
Il a indiqué à la RTS qu'il n'aurait pas accepté ce poste si l'assemblée générale de mardi avait décidé de réviser à la baisse ses exigences de transparence.
"Il faut au moins fonctionner avec le nouveau règlement de 2014 encore un moment", dit-il. Le nouveau gardien de la déontlogie des lobbyistes estime qu'attendre 2017 pour tirer un bilan n'est pas de trop.