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Pour Doris Leuthard, la situation d'Alpiq ne nécessite pas de mesures

Doris Leuthard. [key - Peter Schneider]
La confédération ne volera pas au secours d'Alpiq pour le moment / Forum / 3 min. / le 15 mars 2016
La situation d'Alpiq ne nécessite pas de mesures immédiates émanant de la Confédération, a indiqué mardi à la RTS la conseillère fédérale en charge de l'Energie Doris Leuthard.

L'avenir d'Alpiq, le premier groupe énergétique de Suisse, inquiète sous la Coupole depuis l'annonce de nouvelles pertes abyssales il y a 10 jours, ainsi que l'intention de vendre près de la moitié de son portefeuille d'installations hydroélectriques (lire: Le groupe énergétique Alpiq est resté dans les chiffres rouges en 2015).

Une faillite d'Alpiq est ainsi jugée plausible. Et les regards se tournent avec insistance du côté de la Confédération, appelée à intervenir.

"Une entreprise peut aller en faillite"

Mais une aide fédérale n'est pas à l'ordre du jour, a appris la RTS auprès de la conseillère fédérale Doris Leuthard: "Je ne vois pas une raison pour cela. Une entreprise peut aller en faillite, tout le monde le sait. Pour la Confédération, ce qui est important, c'est la production d’électricité. L’eau joue un rôle majeur dans notre stratégie, dans l’avenir. Et pour nous, ce n’est pas le propriétaire qui est important, mais d’avoir une production d'hydroélectricité", explique-t-elle mardi dans l’émission Forum.

"Il ne faut pas maintenant avoir un hyper-activisme", ajoute encore Doris Leuthard dans son appel au calme. "On sait depuis longtemps qu'Alpiq est dans une situation difficile, ce n’est pas une nouveauté". La ministre ne montre ainsi aucun signe d'inquiétude quant à la perspective de trouver des entreprises intéressées à reprendre tout ou partie des parcs hydrauliques, ce qui la conforte sur la garantie d'approvisionnement électrique pour l'avenir.

"Les propriétaires sont responsables"

Les préoccupations à propos des centrales nucléaires - Alpiq contrôle 40% de Gösgen et 27% de Leibstadt - ne justifient pas non plus une intervention de l'Etat, rappelle l'Argovienne. Pour le Conseil fédéral, il faut laisser faire le marché. La faillite d'un des actionnaires, c'est l'opportunité pour d'autres d'acheter ces actions.

Quant à l'idée de constituer une société en mains étatiques, la réponse de Doris Leuthard est claire: "les propriétaires sont responsables. Et s’ils ont gagné pas mal d'argent dans le passé, personne n'a dit que la Confédération pourrait aussi profiter de cette fortune. Aussi, ce n’est pas toujours une solution de reprendre les problèmes au niveau politique de la Confédération, et je ne vois donc pas pour le moment une intervention," conclut-elle.

La loi pourrait obliger le Conseil fédéral à payer

Ce n'est donc pas du côté de la Confédération que viendra le salut, en tout cas pas dans un premier temps. Une posture très libérale.

Mais ce discours pourrait évoluer. Parce qu'au final, si les exploitants des centrales nucléaires ne sont plus capables de financer le démantèlement et la gestion des déchets nucléaires, la facture devra être payée par la Confédération, comme le prévoit la loi... Et il pourrait y avoir pas mal de zéros sur la facture.

Chrystel Domenjoz/jzim

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