La préférence indigène pourrait devenir la solution pour mettre en oeuvre l'initiative "Contre l'immigration de masse" acceptée le 9 février 2014. La dispositif proposé par le PLR entrerait en vigueur une fois certains critères économiques atteints.
Cette idée de préférence aux résidents n'est pas vraiment dans l'ADN du Parti socialiste. Ce dernier pourrait pourtant soutenir cette proposition, selon Roger Nordmann, chef du groupe socialiste.
"Oui, c'est possible, tout dépend un peu des détails. Si c'est habilement fait, de façon à ce que les entreprises dans les domaines où il y a des gens inoccupés chez nous recrutent en priorité chez nous, alors ça fait sens. C'est aussi peut-être un élément sur lequel on arrivera à se mettre d'accord éventuellement avec l'Union européenne cet été, après la votation anglaise sur le Brexit."
D'ici là, le camp favorable aux bilatérales mène des discussions en coulisses - notamment au sein du PS et du PLR. "On est en discussion étroite parce qu'on cherche une solution, on essaie d'avoir les uns et les autres une attitude constructive", ajoute Roger Nordmann.
Libre choix ou rapport de force?
Reste à savoir si cette "attitude constructive" a été choisie librement par le PS ou imposée par un rapport de forces défavorable. "Le 9 février, si une majorité de la population a dit oui, c'est qu'elle voulait voir quelque chose changer dans ce pays", estime Isabelle Moret, vice-présidente du PLR. "Il faut que les partis qui ont perdu admettent qu'ils ont perdu et qu'ils respectent la volonté populaire."
La préférence indigène devient une piste plus solide que jamais, mais pour la concrétisation, il faudra attendre le résultat du vote britannique sur le Brexit.
Thibaut Schaller/lgr