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Aider à maîtriser la crise syrienne, "un impératif humanitaire et politique"

Le conseiller fédéral Didier Burkhalter. [Keystone - Peter Klaunzer]
Le conseiller fédéral Didier Burkhalter dirige le Département des affaires étrangères. - [Keystone - Peter Klaunzer]
La Suisse doit participer aux efforts internationaux pour maîtriser la crise syrienne et stabiliser la région, a affirmé vendredi le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter.

"Il s'agit là de solidarité avec les personnes concernées, de nos valeurs, mais aussi de nos intérêts."

Le conseiller fédéral, qui s'exprimait lors d'un discours à Winterthour à l'occasion de la Journée annuelle de l'aide humanitaire suisse, a d'emblée placé le cadre: "Trois Syriens sur quatre dépendent aujourd'hui de l'aide humanitaire".

Cinquante millions en 2016

Depuis le début de la crise, la Suisse a consacré 250 millions de francs à cette aide en Syrie et dans les pays voisins. Cinquante millions sont budgétés pour 2016. La Confédération soutient notamment le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les agences onusiennes et les ONG internationales actives dans la région.

La Suisse cofinance un projet de l'ONU qui aide des personnes déplacées en Syrie à créer de petites entreprises. Au Liban ou en Jordanie, elle a restructuré quelque 60 écoles, qui doivent permettre à plusieurs dizaines de milliers de réfugiés et d'autochtones de suivre un cursus scolaire.

ats/kkub

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"Dialogue unique" avec la Syrie et l'Iran

Pour améliorer l'accès aux populations en détresse, la Suisse mène "un dialogue unique" avec la Syrie et l'Iran, a précisé Didier Burkhalter. Les conditions de travail des acteurs humanitaires se sont ainsi améliorées ces derniers mois.

"Mais l'aide d'urgence ne suffit plus. La guerre dure depuis trop longtemps", a-t-il souligné. La Suisse s'investit dès lors aussi dans des actions à long terme pour soutenir la résilience des populations et améliorer leurs perspectives d'avenir.

"Pas le moment d'aller en Syrie"

Malgré le cessez-le-feu, "ce n'est pas encore le moment d'aller en Syrie", a déploré vendredi Carla Del Ponte, membre de la Commission internationale d'enquête sur ce pays. L'ambassadeur de Syrie présent à Genève en marge des discussions indirectes entre belligérants le lui a confirmé.

En attendant de pouvoir accéder au pays, les enquêtes concernant les crimes commis en Syrie se font dans les pays limitrophes, a rappelé la Tessinoise, qui s'exprimait elle aussi en marge de la Journée annuelle de l'aide humanitaire suisse à Winterthur.