Le Vaudois sera accompagné pour l'occasion par sa collègue Sibel Arslan (BS/Verts), d'origine kurde. D'autres parlementaires pourraient également se joindre à eux.
Les détails du voyage ne sont pas encore organisés, mais Claude Béglé est convaincu de son utilité. "C'est quelque chose qui personnellement m'intéresse, parce que je me plonge de plus en plus dans la problématique de l'asile, des réfugiés", explique le parlementaire. "Je trouve que ça serait intéressant d'aller voir ce qui se passe du côté turc, à la frontière syrienne. Plus on pourra aller sur le terrain, plus on aura des points de comparaison et on pourra comprendre comment les choses sont concrètement là-bas, mieux on sera à même de pouvoir proposer les bonnes politiques."
Le spectre d'une propagande politique
Mais Claude Béglé pourra-t-il atteindre son objectif? C'est précisément le doute pour ce genre de voyage, souvent sous contrôle et avec une liberté de mouvement restreinte. En Erythrée, les parlementaires n'avaient pas pu visiter les prisons par exemple. Pour beaucoup, il s'agissait d'une pure propagande du régime puisqu'il était organisé par le consul honoraire Toni Locher. Le même soupçon avait émergé lors du déplacement de six parlementaires UDC en 2014 en Iran.
Le conseiller national PDC, lui, est confiant et il a sa méthodologie: "Ce que j'essaie chaque fois de faire, c'est de rencontrer des personnes qui connaissent bien le dossier - par exemple des ambassadeurs, des observateurs, des gens des Nations unies, des ONG - pour leur poser à eux les questions, confronter ces points de vue, et compléter par ce qu'on peut observer soi-même (…) Si on choisit de façon neutre des gens qui connaissent bien (…), ça peut être très intéressant."
"Eviter le côté touristique"
Ces contacts pourraient se faire d'ici, via les experts du terrain ou les ONG. Mais pour Claude Béglé, le déplacement en soi - et à ses frais, rappelle-t-il - se justifie. "Ce serait idiot de ne faire les choses qu'à travers le voyage là-bas", précise-t-il tout de même. "Ce qu'il faut éviter, c'est le côté touristique… Il faut les deux."
Mais il ne faut se priver d'aucune source d'information, estime le Vaudois, et "essayer, avec le plus d'honnêteté intellectuelle possible, d'en tirer une moyenne de ce qu'on croit être la réalité. Et surtout, ensuite, proposer des solutions." L'ambition affichée est donc de déboucher sur des solutions politiques en Suisse.
Alexandra Richard/oang