Si cette initiative devait être acceptée le 5 juin, 1,5 milliard de francs supplémentaire serait attribué à la route. Cette somme est aujourd'hui payée par les consommateurs d'essence et de diesel, qui voient la moitié de l'impôt sur les huiles minérales être versée dans la caisse générale de la Confédération, pour financer des tâches aussi diverses que la formation, les transports publics, la politique agricole ou l'armée.
En cas de oui le 5 juin, la Confédération devrait par conséquent renoncer à des dépenses pour un montant similaire. Peu importe pour Jean-Daniel Fauchère, transporteur routier à Moudon (VD) et vice-président central de l'Association suisse des transports routiers (ASTAG). "Les automobilistes, tout comme les transporteurs, en ont vraiment marre de payer, mais que cet argent ne revienne pas à la route."
Modifications soumises au référendum facultatif
Pour Jean-Daniel Fauchère, cet argent supplémentaire doit servir à désengorger le trafic. "Ces bouchons coûtent aux transporteurs quelque 2 milliards par année! Il faut cet argent maintenant pour élargir les autoroutes et pour enlever ces goulets d'étranglement."
Pour éviter que la Confédération n'augmente en catimini les contributions des usagers de la route, l'initiative prévoit de soumettre au référendum facultatif toutes modifications des prélèvements à la pompe. Ce texte du lobby routier a reçu le soutien de politiciens issus de tous les partis bourgeois.
Stéphane Deleury/lgr
Une initiative "arrogante", selon l'ATE
"L'initiative 'vache à lait' est arrogante parce qu'elle vise à monopoliser les recettes des taxes sur les huiles minérales pour la route uniquement – des ressources financières pourtant précieuses qui manqueront, notamment, pour les transports publics", a dénoncé dans un communiqué l'Association transports et environnement (ATE).