Cet argent est prélevé sur chaque paquet de cigarette vendu en Suisse pour être investi par l'OFSP dans la prévention contre le tabac. La moitié du budget de l'office dévolu aux publicités télévisuelles, soit 750'000 francs, est ainsi investi sur des chaînes étrangères.
"C'est pour le moins malvenu"
"Ca me choque, c'est une décision qui me paraît inopportune et malheureuse", réagit le conseiller aux Etats socialiste neuchâtelois Didier Berberat. Lorsqu'une administration fédérale fait de la publicité, elle doit le faire prioritairement et exclusivement sur les chaînes suisses, estime le sénateur. "Il n'y a pas de raison qu'une manne publicitaire de plusieurs centaines de milliers de francs parte en France et en Allemagne, d'autant plus que ces chaînes ne font aucune aide pour le cinéma, ne font rien pour le public suisse. Du moment qu'on a à faire à une administration fédérale, c'est pour le moins malvenu et je suis encore poli!", s'exclame Didier Berberat.
Les jeunes regardent TF1 et M6?
Mais pour le porte-parole de l'OFSP Adrien Kay, cette campagne, qui vise à inciter les gens à arrêter de fumer, doit être la plus efficace possible. "Donc il faut qu'on atteigne un large public, et il faut aussi qu'on atteigne des publics-cible qui sont différents", souligne-t-il. "Et on sait par exemple que pour atteindre les jeunes, les chaînes privées françaises sont plus efficaces que si on se cantonne aux chaîne suisses."
Un argument que réfute Didier Berberat: "C'est faux dans la mesure où des études ont été faites et le meilleur taux de pénétration dans toutes les catégories d'âge en Suisse romande, c'est RTS Un et deux."
Selon les informations de la RTS, Didier Berberat va intervenir auprès du conseiller fédéral Alain Berset pour qu'il se saisisse de cette question. L'OFSP, de son côté, a prévu trois vagues de publicités sur les chaînes étrangères jusqu'en 2017.
Muriel Ballaman/oang