"Dans les dix prochaines années, plus de 60% des médecins de famille exerçant aujourd’hui cesseront leur activité", a mis en garde l'association dans un communiqué, se basant sur une étude universitaire de médecine de premiers recours des deux Bâles.
Environ la moitié des médecins de famille veulent ou doivent poursuivre leur activité jusqu’à l’âge de 70 ans en moyenne. Résultat, les généralistes "forment un collectif trop âgé dont la relève n’est pas assurée", relève encore Médecins de famille et de l'enfance.
"La plupart des gens arrive encore à trouver des rendez-vous, mais si l'on fait une projection sur la moyenne d'âge des médecins actuellement en exercice c'est effectivement un problème. Une bonne partie de nos collègues travaillent encore après 65 ans, ce qui permet d'éponger ce déficit de consultations", a réagit François Héritier, vice-président de Médecins de famille Suisse, sur les ondes de la RTS.
Sous la couverture recommandée
Il manque déjà plus de 2000 médecins de famille à plein temps pour atteindre la couverture médicale recommandée d’un médecin de famille pour 1000 habitants.
Pour combler cette lacune, plus de 4000 nouveaux médecins de famille à plein temps seront nécessaires d'ici dix ans. A long terme, la Suisse doit former nettement plus de médecins, selon le président de l'association (voir ci-dessous).
ats/boi
Augmenter les places d'étude
Comme l'association Médecins de famille et de l'enfance (mfe), la Fédération des médecins suisses juge impératif d'augmenter le nombre de places d'études, a-t-elle rappelé la semaine passée.
Le Conseil fédéral est prêt à investir 100 millions de francs dans la création de 200 à 250 places d’étude supplémentaires en médecine.
Ce geste est salué dans le milieu, à condition toutefois que ce fonds soit utilisé principalement pour la formation de médecins de premier recours, et non pour la recherche clinique et les techniques médicales, souligne François Héritier, vice-président de la mfe.
"Au lieu de produire sans cesse de nouveaux spécialistes, nous devrions créer pour de jeunes médecins motivés les conditions rendant un avenir dans la médecine de premier recours attractif".