Pas question de se lancer dans des expériences risquées qui menacerait un service public très important pour la cohésion régionale et la prospérité économique, a indiqué Doris Leuthard, en référence à l'initiative "en faveur du service public".
Ce texte, lancé par les journaux Bon à savoir, K-Tipp, Saldo et Spendere Meglio, n'adopte pas la bonne stratégie, selon la conseillère fédérale. Et ce d'autant plus que la Suisse peut s'enorgueillir d'un service public fiable et qui tient compte des besoins des clients, ajoute-t-elle.
Importantes pertes fiscales
L’interdiction de viser un but lucratif empêcherait les entreprises concernées d'investir dans de nouvelles technologies et de nouveaux produits. La Confédération et les cantons y perdraient de leur côté d’importants revenus.
En 2015, les dividendes de la Poste ont rapporté 200 millions de francs à la Confédération et la participation au bénéfice de Swisscom a permis d’encaisser 580 millions. A défaut, il faudra augmenter les impôts ou couper dans les prestations, a averti la ministre.
Ne pas réduire l'attractivité
L’interdiction des subventionnements croisés n'est également pas une bonne idée. Il ne serait plus possible de financer des prestations moins rentables. Adieu dès lors les tarifs uniformes pour les lettres et les conversations téléphoniques dans tout le pays.
Enfin, le plafonnement des salaires à la Poste, à Swisscom et aux CFF réduirait l’attrait de ces entreprises. Elles doivent avoir la marge de manoeuvre nécessaire pour recruter du personnel compétent.
L'initiative a fait chou blanc au Parlement. Aussi bien la droite que la gauche l'ont rejetée.
ats/dk
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L'initiative en bref
L'initiative "en faveur du service public" exige qu'en matière de prestations de base, la Confédération ne vise pas de but lucratif, ne procède à aucun subventionnement croisé au profit d'autres secteurs de l'administration et ne poursuive pas d'objectif fiscal.
Ces principes devraient s'appliquer également aux entreprises fédérales que sont La Poste, Swisscom et les CFF.
Les salaires et les honoraires versés aux collaborateurs de ces sociétés ne devraient par ailleurs pas être supérieurs à ceux versés aux collaborateurs de l'administration fédérale.