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Des avocats genevois cités dans l'affaire des "Panama Papers"

Les avocats suisses sont responsables de l’ouverture de nombreuses sociétés écrans
Les avocats suisses sont responsables de l’ouverture de nombreuses sociétés écrans / 19h30 / 2 min. / le 6 avril 2016
Plusieurs avocats suisses, notamment genevois, ont servi d'intermédiaires financiers pour créer des sociétés offshore auprès du cabinet Mossack Fonseca, au centre du scandale "Panama Papers", révèlent la Tribune de Genève et 24 Heures.

Certains avocats suisses "ont administré des sociétés offshore pour des clients placés sur la liste des sanctions du Conseil fédéral, d’autres ont travaillé pour des responsables politiques étrangers ou leurs proches suspectés de corruption", affirment la Tribune de Genève et 24 Heures.

L'enquête détaille les stratégies parfois utilisées par ces intermédiaires financiers - documents antidatés, comptes ouverts sous un faux nom, documents falsifiés, etc.

Elle dresse également la liste de certains clients, entre autres du marchand d'armes John Bredenkamp à l'homme d'affaires Khulubuse Clive Zuma, fils du président sud-africain Jacob Zuma, en passant par le diamantaire Beny Steinmetz, poursuivi par de nombreux pays, dont la Suisse, pour corruption.

Marc Bonnant cité

Parmi les avocats cités dans l'enquête figurent notamment des noms connus comme le ténor du barreau genevois Marc Bonnant ou le professeur honoraire de l'Université de Genève Charles-André Junod. Ces deux hommes de loi ont été particulièrement actifs, avec respectivement au moins 136 et 287 sociétés offshore créées auprès de Mossack Fonseca.

Le nom d'André Zolty, également inscrit au barreau genevois, et celui de l'avocat zurichois et auteur de romans policiers Ulrich Kohli sont également cités.

La défense des avocats

"Jamais par le passé mon activité d'intermédiaire financier n'a fait l'objet de la moindre critique ou réserve" lors des contrôles, a affirmé Marc Bonnant, interrogé par les auteurs de l'enquête. L'ancien bâtonnier genevois n'a toutefois pas souhaité évoquer de clients particuliers, s'appuyant sur le secret professionnel.

Charles-André Junod n’a pas souhaité s’expliquer en raison du secret professionnel, mais précise qu'il a "toujours respecté les dispositions légales et réglementaires applicables à [ses] activités".

André Zolty, lui aussi contacté, "conteste formellement avoir fait quoi que ce soit d'illégal ou avoir émis de faux documents". Charles-André Junod, de son côté, affirme avoir "toujours respecté les dispositions légales et réglementaires applicables à ses activités".

>> L'interview de l'avocat genevois François Canonica, ancien bâtonnier :

Panama Papers: entretien avec François Canonica
Panama Papers: entretien avec François Canonica / 19h30 / 3 min. / le 6 avril 2016

>> Le suivi de la journée de mardi :

dk

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