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Les noms du CICR et du WWF utilisés pour dissimuler des affaires offshore

Peter Maurer assure que le CICR "n'a jamais eu de relation avec Mossak Fonseca". [Hassan Ammar]
Peter Maurer assure que le CICR "n'a jamais eu de relation avec Mossak Fonseca". - [Hassan Ammar]
Mossack Fonseca a usurpé l'identité du Comité international de la Croix-Rouge et du WWF pour cacher de l'argent sale, affirment Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung. Les deux ONG sont fâchées.

"Des centaines d'hommes d'affaires abusent de la réputation de la Croix-Rouge", affirme Le Matin Dimanche, qui s'appuie sur les "Panama Papers".

Ce système a été utilisé pour se soustraire du fisc ou blanchir de l'argent, selon l'hebdomadaire. L'ex-président argentin Nestor Kirchner et son épouse Cristina auraient ainsi détourné "des millions de dollars de fonds publics".

Processus "légal" au Panama

Le cabinet d'avocats du Panama aurait mis à disposition des clients des fondations pour leur permettre de détenir discrètement les actions de leurs sociétés offshore. Le bénéficiaire de la Brotherhood Foundation et la Faith Foundation serait ainsi "the International Red Cross".

"Nous employons généralement le World Wildlife Found comme bénéficiaire (..) Mais vous pouvez utiliser quelqu'un d'autre", indique un mémorandum de la "Charitable and Googwill Foundation".

"Selon la législation de Panama, les bénéficiaires d'une fondation peuvent être utilisés sans le savoir", a assuré un employé de Mossack Fonseca dans un courriel interne.

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La Croix-Rouge veut "mettre fin à cet abus"

"Nous n'avons jamais eu de relation avec Mossack Fonseca et n'avons jamais reçu de l'argent de leur part", a réagi le président de l'ONG Peter Maurer.

"C'est très grave", estime-t-il, en indiquant que le CICR "ne peut être lié à des activités qui n'ont pas été mandatées par la Convention de Genève".

Mossack Fonseca utilise le terme de "Croix-Rouge Internationale" et non "Comité international de la Croix-Rouge". Mais "comme la bonne adresse est mentionnée", "nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à cet abus", a-t-il ajouté.

Le WWF tente aussi d'arrêter ces "agissements frauduleux"

"Nous ne savions pas que notre nom était employé par des fondations à Panama", a déclaré Maria Boulos, directrice des opérations du WWF.

"Nous examinons les différentes actions juridiques possibles pour éviter que de tels agissements frauduleux ne se perpétuent", a-t-elle poursuivi.