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"La Suisse doit faire preuve de plus de flexibilité dans l’accueil des réfugiés"

Tony Burgener, directeur de la Chaîne du Bonheur. [RTS - Céline Fontannaz]
La grande interview politique du dimanche / Forum / 14 min. / le 10 avril 2016
Pour Tony Burgener, directeur de la Chaîne du Bonheur, la Suisse a les moyens d’accueillir 50'000 réfugiés comme le demande une pétition lancée récemment. Mais cet accueil devrait se faire en coordination avec l’UE.

Selon Tony Burgener, la Suisse doit faire preuve de davantage de souplesse dans sa manière d’accueillir les étrangers. "Arrêtons de vouloir toujours être parfait, soyons un peu plus flexibles".

Le Haut-valaisan évoque notamment la pétition des milieux syndicaux et artistiques qui demandent que la Suisse accueille 50'000 réfugiés.

Critères trop stricts

Le directeur de la fondation humanitaire critique notamment l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, qui, selon lui, fixe des critères trop stricts pour permettre à des familles suisses d’héberger des réfugiés. Demander qu’il y ait "à chaque fois des toilettes supplémentaires,  il me semble que c'est complètement exagéré." Selon lui, de nombreuses foyers seraient prêts à ouvrir leur portes.

Tony Burgener rappelle aussi que les Suisses sont, en comparaison européenne, un peuple très généreux, lorsqu’il s’agit de répondre à un appel au don, même dans les cas de guerres. En quatre ans, les Suisses ont versé plus de 50 millions de francs pour la crise syrienne à la Chaîne du Bonheur. C’est beaucoup plus que l’Allemagne et l’Angleterre, qui sont en général des pays aussi très généreux.

Accord très discutable

Tony Burgener, à la tête de la Chaine du Bonheur depuis 2012 et qui a travaillé auparavant au CICR, revient enfin sur l’échec cuisant de l’Union européenne à régler la crise migratoire qui touche le continent européen.

Il juge très discutable l’accord passé récemment entre l’Union européenne et la Turquie. Un accord qui permet à l’UE de renvoyer des migrants à destination de ce pays. "On fait comme si l’accord respectait les traités humanitaires et les conventions qui gèrent les droits des réfugiés, mais on ne peut pas renvoyer des enfants seuls, en Turquie, sans savoir ce qui va leur arriver."

Céline Fontannaz

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