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"Ça ne m'a jamais gêné d'être vu comme une bête politique"

Darbellay
Christophe Darbellay: "ça ne m'a jamais gêné d'être une bête politique" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 11 avril 2016
Christophe Darbellay s'apprête à abandonner la charge de président du Parti démocrate-chrétien suisse le 23 avril prochain. Le Valaisan est revenu sur 10 ans à la tête de son parti dans le Journal du matin.

"Dix ans, c'est exceptionnel comme durée à la tête d'un parti. J'y ai mis beaucoup d'énergie et de passion, et c'est le moment pour moi de passer le témoin", a expliqué le Valaisan sur les ondes de la RTS lundi, affirmant que cela ne le dérangeait pas d'être vu comme une "bête politique".

Il faut être au Parlement pour accomplir au mieux la tâche de président de parti.

Christophe Darbellay

Revenant sur ses années à la tête du PDC, le politicien a défendu l'influence de celui-ci. "C'est un parti fort et influent, plus que les chiffres que vous citez" (le PDC a perdu 2,9% entre les élections de 2007 et 2015 au Conseil national et 20% de ses sièges dans les parlements cantonaux).

"Mais la pression se fait sentir et la concurrence avec l'UDC est forte. Le PDC n'a pas réussi à s'implanter dans les grandes villes, sauf à Genève, mais je n'en fait pas un échec personnel", a noté Christophe Darbellay, qui souligne aussi que le PDC est le parti qui gagne le plus de votations au niveau fédéral.

Conservateur social

Le politicien PDC estime qu'il a su tenir une bonne position pour le parti, "proche de l'économie mais enclin au social", une ligne que saura conserver son successeur Gerhard Pfister, qu'il soutient et apprécie, tout en nuances: "Il y aurait eu des candidats plus proches de moi et plus jeunes aussi. Mais je suis tout à fait content que Gerhard Pfister s'engage pour le parti".

Quant aux politiciens avec qui il conserve de bons souvenirs? De nombreux, Philip Müller (PLR) ou même Toni Brunner, le président de l'UDC, avec qui Christophe Darbellay se trouve en photo en Une du quotidien suisse alémanique Blick lundi matin, qui propose une interview croisée des trois présidents de parti sortant. "On est dans un système de concordance où les majorités changent, il faut pouvoir parler avec tout le monde".

Je n'ai pas de racune vis-à-vis d'éventuelles trahisons au Parlement. Je regarde vers l'avenir et j'ai la faculté d'oublier ce qui est négatif.

Christophe Darbellay

L'ami Levrat

Mais il a confié aussi apprécier en particulier le président du Parti socialiste suisse Christian Levrat. "C'est plus facile de parler avec lui humainement. Et pourtant c'est peut-être aussi l'un des politiciens avec qui j'ai les positions les plus éloignées. On aime tous les deux le combat politique, les joutes verbales et on sait qu'on peut se faire confiance".

"Je m'entends humainement très bien avec Christian Levrat, même si nos positions politiques sont à l'opposé l'une de l'autre", a expliqué Christophe Darbellay. [KEYSTONE - Peter Schneider]
"Je m'entends humainement très bien avec Christian Levrat, même si nos positions politiques sont à l'opposé l'une de l'autre", a expliqué Christophe Darbellay. [KEYSTONE - Peter Schneider]

Prochaine étape, le Conseil d'Etat

Christophe Darbellay a également commenté l'annonce du départ de Jean-Michel Cina au gouvernement valaisan. "C'était attendu. Il a eu une belle carrière politique en tant que président de la commune de Salquenen, conseiller national, chef de groupe et conseiller d'Etat, et je pense que son expérience pourra bénéficier à l'économie privée ou à la politique.

Mais son départ n'est pas forcément une voie royale pour l'entrée au Conseil d'Etat en 2017 de Christophe Darbellay, estime-t-il lui-même, car il s'agit d'un siège haut-valaisan. "Le Valais est complexe, il y a les équilibres et les minorités à respecter". Le congrès d'investiture aura lieu le 12 mai prochain.

Christophe Darbellay a toutefois déjà fait part de son intérêt pour le Département de la formation, actuellement aux mains d'Oscar Freysinger (UDC).

>> Ecouter aussi: Christophe Darbellay s’apprête à écrire un nouveau chapitre de sa carrière :

Christophe Darbellay quittera la présidence du PDC au printemps 2016. [Dominic Steinmann]Dominic Steinmann
Christophe Darbellay s’apprête à écrire un nouveau chapitre de sa carrière / Le Journal du matin / 2 min. / le 11 avril 2016

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Une vingtaine de membres exogènes ont leur carte au parti

Christophe Darbellay avait déjà tenté d'obtenir l'investiture de son parti pour entrer au Conseil d'Etat valaisan il y a 8 ans, mais il s'était fait brûler la priorité par Maurice Tornay. Il aurait cette année pris soin de réunir un grand nombre d'adhérents pour le congrès du 12 mai, y compris des non-Valaisans comme son collègue du National, le Jurassien Jean-Paul Gschwind.

Christophe Darbellay a cependant minimisé le nombre de ces membres exogènes dans le Journal du matin. "Il s'agit d'une vingtaine de Valaisans de coeur qui ont pris leur carte au PDC du Valais romand pour me soutenir. C'est permis par les statuts. La plupart sont des Valaisans qui ont fait leur vie ailleurs mais qui voulaient s'investir pour leur canton. Et dans le cas de Jean-Paul Gschwind, il voulait savoir comment me soutenir. Comme c'est un Jurassien conservateur, chasseur, PDC et ami du Valais, vous voyez son intégration sera relativement facile".