Publié

Une coalition hétéroclite s'oppose à l'initiative sur le service public

Les affiches des opposants à l'initiative sur les services publics. [Keystone - Peter Schneider]
Les affiches des opposants à l'initiative sur les services publics. - [Keystone - Peter Schneider]
L'initiative "Pro service public" ne renforcera pas les services publics, mais les affaiblira: c'est sous ce slogan qu'une large coalition a lancé lundi à Berne sa campagne contre ce texte soumis au peuple le 5 juin.

Rarement une initiative aura autant concentré les oppositions que le texte "Pro service public". Il suffit de voir la composition de ce comité d'opposants dont le spectre va des syndicats à Economiesuisse, en passant par les villes ou des consommateurs.

Ceux-ci ont renvoyé les initiants - issus des organisations de défense des consommateurs - face aux contradictions de leur texte, qui affaiblira plutôt que renforcera le service public, selon les opposants.

Craintes sur les finances et l'emploi

En interdisant à la Poste, à Swisscom et aux CFF de réaliser des bénéfices, cette initiative réduira la marge de manoeuvre dont bénéficient ces entreprises, estime Hannes Germann (UDC/SH), président de l'Association suisse des communes.

Pire: il craint un manque à gagner de près d'un milliard de francs pour les caisses de la Confédération, des cantons et des communes. Ces derniers ne pourront plus compter sur les dividendes et l’impôt sur le bénéfice versés par les entreprises en question.

A long terme, ce sont des milliers d’emplois qui risquent de disparaître sur la centaine de milliers que comptent les trois entreprises, craignent les syndicats. Le plafonnement des salaires affaiblira par ailleurs la compétitivité des entreprises concernées.

>> Lire aussi : L'initiative sur le service public est dangereuse, affirme Doris Leuthard

ats/dk

Publié

Une initiative quasi unanimement combattue

Avec leur initiative, les organisations de consommateurs comme Bon à Savoir et ses équivalents alémanique K-Tipp et tessinois Spendere Meglio exigent que les sociétés assurant des prestations de service public ne doivent pas viser de but lucratif ou effectuer de subventionnements croisés. Les salaires de leur personnel ne doivent en outre pas dépasser ceux des employés de la Confédération.

Au Parlement, leur texte n'a pas trouvé un seul conseiller aux Etats ni un même conseiller national pour le soutenir.

Et l'opposition va bien au-delà des partis, puisqu'on retrouve dans le comité, dirigé par le Groupement pour les régions de montagne (SAB) et l’Association des communes, les autorités cantonales, celles des Villes, economiesuisse, l’Union des paysans, la Fédération du tourisme, le Forum des consommateurs ou les syndicats transfair et Travail.Suisse.