"A mon avis, il faut laisser aller les choses", a déclaré l'ex-conseiller fédéral Pascal Couchepin dans l'émission Forum mercredi. "Les barrages sont en Suisse et ils resteront en Suisse".
En cela, le PLR valaisan partage l'avis de l'actuelle ministre de l'Energie Doris Leuthard qui estime qu'il s'agit d'une affaire entre des entreprises privées, et que l'Etat n'a pas à intervenir.
Libéralisation du marché
Le Parlement s'est montré plus compréhensif. Le lobby de l'énergie hydraulique et notamment les cantons de montagne sont parvenus à intégrer les barrages à la rétribution à prix coûtant (RPC), soit le subventionnement des énergie renouvelables.
"J'ai combattu, en 2002 déjà, la libéralisation du marché électrique, elle s'est finalement imposée, on en voit les conséquences pour ce secteur stratégique", a relevé de son côté le président du Conseil d'Etat vaudois, Pierre-Yves Maillard.
"Eviter des pertes aux collectivités publiques"
Une solution pour l'avenir fait son chemin, portée notamment par le président du Conseil d'Etat valaisan Jean-Michel Cina. L'instauration de quotas d'électricité indigène. Les distributeurs seraient obligés d'avoir une part minimale d'hydraulique suisse dans le "mix" électrique qu'ils vendent au client final. Cette forme de protectionnisme pourrait assurer un avenir aux barrages suisses.
"Ce n'est pas le moment d'acheter des barrages à un prix qui n'est pas celui du marché et de faire faire des pertes supplémentaires aux collectivités publiques", a répété Pascal Couchepin.
"Des barrages vendus à la casse"
Pour sa part, le socialiste Pierre-Yves Maillard s'inquiète de la vitesse à laquelle ces barrages pourraient être vendus.
"Ils vont être vendus à la casse! De grandes compagnies européennes peuvent, vu leur masse, acheter maintenant même avec des installations qui ne sont pas rentables. Dans cinq ans, dans dix ans, quand le prix remontera, les profits seront pour elles", observe-t-il
RTSinfo