"Si tous les pays de l'Union européenne avaient fait des efforts identiques à ceux de la Suisse, nous aurions eu des résultats beaucoup plus importants", a estimé Jean Asselborn dans le Journal du Matin de la RTS. Il juge également "remarquables" l'engagement de la Norvège, du Liechtenstein ou de l'Islande face à la crise migratoire.
Il rencontrait jeudi à Berne son homologue suisse, le conseiller fédéral Didier Burkhalter pour une réunion de travail, où ils ont notamment évoqué les relations économiques entre les deux pays, mais aussi plus globalement, les relations entre la Suisse et l'UE.
"Si tous les pays de l'UE avaient fait des efforts identiques à ceux de la Suisse (dans la crise migratoire), nous aurions eu des résultats beaucoup plus importants
Berne "très coopérante"
Interrogé sur la mobilisation de l'armée suisse cet été, avec la crainte d'une arrivée massive de requérants à la suite de décisions européennes, le ministre a dit n'être "pas là pour commenter la politique intérieure de la Suisse", qu'il "ne connaît pas".
"Au niveau de la relocalisation, la Suisse est très coopérante, c'est ce qui m'intéresse", a souligné le ministre, qui visitera vendredi le centre pilote pour l'accélération des procédures d'asile à Zurich avec la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.
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"Culture du référendum"
"La Suisse est la seule sur le territoire européen à avoir la culture de la démocratie directe et donc du référendum. (...) Vous êtes un pays, nous sommes 28. Si l'instrument du référendum est utilisé à des fins populistes, l'UE va très vite voler en éclats!", a encore affirmé Jean Asselborn,évoquant le référendum sur les quotas de migrants souhaité par le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
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"Pas de concession" à la Turquie
Au sujet de l'accord migratoire entre la Turquie et l'UE, Jean Asselborn a estimé qu'il était "un peu tôt pour tirer un bilan". "Selon mes informations, seulement quelque 300 personnes ont été transportées de Grèce en Turquie".
Cet accord a engendré une relance du processus d'adhésion à l'UE pour Ankara, mais Jean Asselborn regrette l'attitude du président turc conservateur. "Les déclarations du président Recep Tayip Erdogan éloignent la Turquie de l'UE. La démocratie, la liberté de la presse sont incompressibles. Il faut que ces acquis soient respectés. On ne peut pas faire de concession", a-t-il souligné.
jvia
Solution sur la libre-circulation en stand-by
"Avant le 23 juin, date du référendum en Grande-Bretagne, il ne se passera rien", a répondu Jean Asselborn, questionné sur le différent sur la libre-circulation entre Suisse et Union européenne. "La volonté est là pour trouver une solution avec la Suisse, tout en respectant les principes de la libre-circulation. Il faut trouver une 'piste d'atterrissage', mais les deux parties doivent être flexibles", a-t-il indiqué.