Alors qu'ils étaient 3093 en 2005 à avoir été épinglés par la police pour conduite sans permis, leur nombre a bondi à 10'906 en 2014. Et même si les chiffres pour 2015 ne sont pas encore disponibles, la tendance semble se confirmer, selon les responsables de plusieurs polices romandes interrogés pour le 19h30 de la RTS dimanche.
Dans le canton de Genève par exemple, on a relevé en moyenne pour l'année passée près d'une infraction par jour, un record.
Les jeunes concernés
Plusieurs raisons expliquent cette augmentation. Premièrement, le nombre de véhicules en circulation qui est passé de 5 millions en 2005 à plus de 6 millions dix ans plus tard.
L'introduction du permis L2, ou permis "deux phases", a également été un facteur important, les nouveaux conducteurs étant contraints de passer plusieurs cours pratiques durant les deux années suivant l'obtention du permis provisoire, sans quoi leur permis leur est retiré.
Les jeunes sont d'ailleurs les plus nombreux à rouler sans permis en Suisse. Les moins de 30 ans représentaient en 2014 près d'une condamnation sur deux (47%).
Intensification des contrôles
Enfin, Via Sicura est également passée par là. Avec la sévérité des peines, perdre son permis est devenu plus facile depuis son introduction, surtout que de l'aveu même de la police, les contrôles se sont intensifiés en Suisse.
Pour Maître Jacques Roulet, avocat spécialiste du droit de la circulation routière, le durcissement des contrôles et de la loi expliquent paradoxalement en grande partie cette augmentation. "C'est une immense utopie de penser qu'il suffit d'augmenter les sanctions, d'être toujours plus sévère pour simplement éduquer les gens et arriver au fait qu'ils appliquent la loi. Plus on veut sanctionner les gens, plus en réalité ceux-ci se mettent en marge de la loi et finalement font le choix de conduire sans permis."
Julien von Roten/vtom