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La préférence indigène séduit Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga

Sigi Tischler [Keystone]
La "préférence indigène" comme réponse au vote du 9 février 2014 fait son chemin à Berne / Le Journal du matin / 1 min. / le 18 avril 2016
Une "bonne idée", selon Didier Burkhalter, une "piste à étudier", selon Simonetta Sommaruga: le Conseil fédéral se montre ouvert à la solution de la "préférence indigène" pour mettre en oeuvre le vote du 9 février 2014.

La "préférence indigène" est un frein à l'immigration imaginé par l'ancien haut diplomate Michael Ambühl. Elle serait activée uniquement dans les régions et les branches particulièrement sous pression. L'idée fait son chemin au Parlement, et trouve une oreille attentive chez les ministres en charge du dossier.

Avantages et désavantages à examiner

Si le Conseil fédéral privilégie toujours la voie d'une clause de sauvegarde concertée avec Bruxelles, cette proposition trouve notamment un écho favorable auprès du ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter.

"A titre personnel, ça me paraît vraiment une bonne idée. Et pour le Conseil fédéral, ça a la mérite d'être un élément de plus dans la discussion avec l'Union européenne (UE) pour chercher cette clause concertée", affirme le chef du DFAE.

Même ouverture au Département fédéral de justice et police, récemment mandaté par le Parlement pour étudier cette proposition. Simonetta Sommaruga se dit ainsi "très ouverte" à cette nouvelle "piste".

"Maintenant, on va examiner les avantages et les désavantages (de cette proposition) et on va faire un rapport pour la commission le plus vite possible", ajoute la conseillère fédérale socialiste, qui dit vouloir trouver une "solution consensuelle" avec l'UE.

Modèle compatible avec les règles européennes?

Se pose notamment la question de la compatibilité d'une préférence indigène à l'embauche avec la libre circulation des personnes. La préférence indigène "n'est évidemment pas parfaitement compatible avec les différents éléments européens", admet Didier Burkhalter.

Toutefois, "la situation en Europe a tout de même beaucoup évolué", relève le chef de la diplomatie suisse. Selon lui, "les discussions montrent qu'il faut faire preuve d'un peu plus de flexibilité et de pragmatisme" dans ce dossier.

De ce modèle de la préférence indigène, imaginé à la demande du Tessin, on pourrait ainsi tirer "quelques éléments pour un accord" avec l'UE pour mettre en oeuvre l'initiative contre l'immigration de masse adoptée le 9 février 2014, conclut le Neuchâtelois.

Chrystel Domenjoz et Pietro Bugnon/dk

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