Parmi les réglementations les plus strictes d'Europe en la matière, la nouvelle loi vise à appliquer la modification constitutionnelle adoptée en votation populaire par 61,9% des voix en juin dernier. Elle est combattue par un référendum du Parti évangélique, des milieux chrétiens et des organisations de défense des handicapés.
"Il est absurde et hypocrite d'autoriser les tests génétiques sur des foetus jusqu'à 12 semaines, mais de les interdire sur un embryon de 5 jours", a défendu la conseillère nationale Ruth Humbel (PDC/AG) devant la presse, qualifiant de "problématique" les arguments des opposants.
Le diagnostic préimplantatoire (DPI) ne concerne que quelques centaines de cas par année. Cette technique, pratiquée depuis une vingtaine d'années à l'étranger, permet de différencier un embryon sain d'un autre atteint d'une anomalie avant son implantation dans l'utérus.
Eviter les "grossesses à l'essai"
Pour ses partisans, le DPI permet d'éviter les grossesses multiples, facteur à risque pour les futures mères. Il supprime aussi le problème d'une "grossesse à l'essai". Actuellement, les analyses chromosomiques ne peuvent être réalisées que pendant la grossesse.
Or, lorsqu'un "problème génétique" est constaté, la majorité des couples choisit d'avorter et d'essayer à nouveau. Le DPI leur évitera ce fardeau supplémentaire, argumentent ses partisans. De plus, les couples concernés n'auront plus besoin d'aller à l'étranger pour faire ce traitement.
Finalement, la nouvelle loi est solidement encadrée et se tient à des frontières éthiques et morales strictes. Il restera interdit de choisir les embryons par rapport au sexe ou à la couleur des yeux. Cette technique ne sera accessible qu'aux couples qui ne parviennent à avoir des enfants naturellement ou à ceux porteurs d'une grave maladie.
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ats/boi