Les délégués du PDC ont élu Gerhard Pfister à la tête de leur parti
Les délégués du PDC Suisse ont élu samedi le Zougois Gerhard Pfister à la tête du parti. Après avoir ouvert sa dernière assemblée en tant que président, Christophe Darbellay a été salué par une standing ovation.
Conseiller national depuis 2003, Gerhard Pfister a été élu par les délégués réunis à Winterthour avec 340 voix sur les 352 bulletins valables. Situé sur l'aile droite du parti, le Zougois a promis de faire tout son possible pour conduire le PDC sur le chemin du succès.
Gerhard Pfister, 53 ans, déjà membre de la présidence, était le seul candidat en lice. Il remplace Christophe Darbellay, qui se retire après 10 années en tant que président du PDC.
Avant d'arriver au National, Gerhard Pfister a siégé au parlement cantonal zougois entre 1998 et 2003. Il a présidé la section cantonale du PDC de 1998 à 2008. Dernièrement, il a dirigé la campagne de l'initiative PDC "Non à la pénalisation du mariage" refusée par le peuple le 28 février.
"Standing ovation" pour Christophe Darbellay
Avant cette élection, le désormais ex-président du parti Christophe Darbellay avait remercié les 370 délégués et au total 450 personnes qui ont fait le déplacement à Winterthour pour assister à l'assemblée. "Du jamais vu", a souligné le Valaisan. "Je ne sais pas si vous vous réjouissez de mon départ ou de l'arrivée de mon successeur", a-t-il lancé, suscitant les rires de l'assistance.
"Nous sommes un parti bourgeois qui s'intéresse aussi aux intérêts des gens, qui cela soit socialement ou au niveau de l'environnement", a-t-il ajouté. Le discours a valu au président sortant une "standing ovation" de l'assemblée.
Parti "rajeuni et féminisé"
Tirant le bilan de ses dix années à la tête du PDC, Christophe Darbellay s'est félicité d'avoir pu rajeunir et féminiser le parti. Il a appelé à continuer le combat sous la houlette de son successeur Gerhard Pfister.
"Comment poursuivre la relation Suisse-UE? Comment sortir de la crise de l'asile? Le PDC est nécessaire pour trouver des solutions à ces problèmes", car selon lui le PDC propose des solutions équilibrées, contrairement aux partis pour lesquels tout est soit noir soit blanc.
Arrivée de New York en milieu de journée, la conseillère fédérale Doris Leuthard a rendu hommage à un président engagé. "En bon Valaisan, il est habitué à escalader des montagnes", a-t-elle dit.
Yannick Buttet vice-présidence
Les délégués ont également renouvelé le reste du comité directeur. Le Valaisan Yannick Buttet a été élu à la vice-présidence aux côtés de la sortante lucernoise Ida Glanzmann.
Les cinq sortants qui se représentaient ont été reconduits: Marianne Binder-Keller (AG), Pirmin Bischof (SO), Martin Candinas (GR), Stefan Müller-Altermatt (SO) et Elisabeth Schneider-Schneiter (BL).
Et deux nouveaux font leur entrée dans le comité: la conseillère aux Etats Anne Seydoux-Christe et le président des jeunes PDC Tino Schneider (GR). Le 11e membre de la présidence est Filippo Lombardi, élu d'office en tant que président du groupe parlementaire sous la Coupole.
Déception en revanche du côté de l'Arc lémanique. L'ancien diplomate genevois Raymond Loretan n'a pas été retenu. Et ce malgré le retrait, le matin même, de la candidature du conseiller national vaudois Claude Béglé.
ats/mre
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Deux oui et trois non le 5 juin
Le PDC a aussi défini ses mots d'ordre pour la votation fédérale du 5 juin. Le parti soutient la loi sur la procréation assistée (voir ci-dessous) et la réforme de l'asile, mais rejette les trois initiatives, à savoir celle dite de la "vache à lait", celle pour un revenu de base inconditionnel et celle en faveur du service public.
Les délégués ont accordé leur soutien à la loi sur l'asile par 364 voix contre 7 et 2 abstentions. Ils ont en revanche rejeté par 329 voix contre 28 et 8 abstentions l'initiative vache à lait.
Les initiatives pour un revenu de base inconditionnel et en faveur du service public n'ont pas été soumises aux délégués. La présidence du parti les rejette toutes deux à l'unanimité.
Important débat sur le diagnostic préimplantatoire
Sujet délicat et controversé au sein du PDC, le vote sur la loi d'application sur le diagnostic préimplantatoire a été serré. Si la majorité du groupe parlementaire et la présidence l'ont rejetée, les délégués lui ont accordé leur soutien par 191 voix contre 132 et 23 abstentions. Ils avaient auparavant refusé la proposition de la présidence de laisser la liberté de vote.
Les opposants ont argumenté que la loi allait trop loin. Elle permet aux couples qui font appel à la procréation assistée de recourir au diagnostic préimplantatoire même s'ils ne sont pas considérés à risques. Elle met aussi la barre trop haut en matière des défauts génétiques.
Les partisans de la loi, en particulier la section des femmes PDC, ont rappelé que le PDC avait soutenu l'article constitutionnel sur le diagnostic préimplantatoire l'an dernier. Le peuple avait aussi plébiscité l'alinéa par 61,9%.