Petra Gössi et Gerhard Pfister, fraîchement élus à la présidence du PLR et du PDC, sont désormais tenus à la réserve mais d'autres affichent même désormais publiquement leur opposition.
Le nom du conseiller d'Etat PDC genevois Luc Barthassat figure au sommet de la liste du comité d'initiative. Mais depuis, il a changé de fonction et aussi d'avis, appelant désormais à voter non le 5 juin.
"Si elle passait (…), elle mettrait à mal tout notre système de redistribution", remarque-t-il. "Donc il faut laisser tomber cette initiative tout simplement. Je n'ai pas de souci avec ça. J'ai dit dès mon entrée en fonction que j'abandonnais ce comité".
Irritation chez Auto-Suisse
La faîtière des importateurs automobiles Auto-Suisse est à l'origine du texte qui vise à attribuer à la route l'ensemble des impôts payés par ses usagers. Son président François Launaz ne comprend pas. "C'est fâcheux que M. Barthassat n'ait pas la décence de s'abstenir", dit-il.
Luc Barthassat estime que le fonds routier FORTA en cours d'élaboration le Parlement va dans le sens de l'initiative, ce qui la rend caduque.
On retrouve le même son de cloche chez le PLR Philippe Nantermod. Or, selon les informations de la RTS, le conseiller national valaisan a pourtant reçu 1000 francs de la part d'Auto-Suisse pour sa campagne en vue des élections fédérales 2015. François Launaz y voit une attitude déloyale.
"Où est la loyauté des politiques?"
"Nous avons soutenu passablement de candidats, M. Nantermod en est un. M. Müller, ancien président du parti, en est un autre. Ce sont des gens qui ont accepté volontiers notre support, soit financier soit sous la forme de sujets promotionnels, et qui maintenant se battent contre cette initiative. Où est la loyauté des politiques?"
Les mots sont lourds, et à six semaines de la votation, la rupture semble consommée entre le lobby routier et une partie du camp bourgeois.
Stéphane Deleury/oang