Le projet visait une revalorisation du statut d'infirmier, une meilleure utilisation de leurs compétences et à augmenter l'attrait pour la profession.
Le dossier est définitivement enterré. Mais le peuple pourrait être appelé à se prononcer. L'Association des infirmières et infirmiers a annoncé le lancement d'une initiative populaire.
"C'est primordial car le besoin d'infirmiers va augmenter avec le vieillissement de la population", a plaidé en vain Isabelle Moret (PLR/VD).
Seulement les soins de base
Tous les soins ne devaient pas être pas concernés. Les infirmiers auraient pu prendre de leur propre chef des mesures d'évaluation, de conseil et de coordination, ainsi que des soins de base.
Le Conseil fédéral aurait dû définir dans une ordonnance les prestations pouvant être fournies sans prescription médicale. Mais rien n'aurait changé pour les autres soins qui auraient toujours dû être prescrits par un médecin.
Le ministre de la Santé Alain Berset a expliqué préférer soutenir l'attrait des soins via un plan sur la formation et la loi sur les professions médicales.
ats/sbad
Crainte de hausse des coûts avancée par l'UDC et la gauche
Le projet avait beau reposer sur une initiative parlementaire d'un UDC, l'ancien conseiller national bernois Rudolf Joder, ce parti a mis les pieds au mur. Le but de revalorisation est louable, mais cela risque d'entraîner des coûts supplémentaires dépassant les 100 millions, et ainsi une hausse des primes maladie, a exposé le Bâlois Thomas de Courten.
Sans compter le précédent: d'autres professionnels comme les ergothérapeutes pourraient demander à pratiquer à la charge de l'assurance maladie sans prescription médicale. L'UDC a reçu le soutien de la gauche.
Moratoire sur les nouveaux cabinets de médecins prolongé
Le National a par ailleurs prolongé mercredi par 177 voix contre 7 jusqu'à fin juin 2019 le moratoire sur l'ouverture de nouveaux cabinets de médecins. Le Conseil des Etats devrait suivre durant la session d'été.
Si rien n'était fait, les cantons ne pourraient plus limiter dès juillet l'admission de médecins à pratiquer à la charge de l'assurance maladie obligatoire. La droite a en effet enterré le 18 décembre au National un projet visant à pérenniser le moratoire.
La décision, prise par une voix de majorité, a créé une onde de choc. Les cantons, qui craignent une explosion des coûts et donc des primes, sont montés au créneau pour réclamer une solution urgente. Ceux près de la frontière risquent notamment de voir arriver en masse des médecins spécialistes étrangers.