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Finies les AOC, place aux AOP et aux IGP pour les produits de la vigne

Les vins suisses auront désormais l’appellation d’origine contrôlée (AOP)
Les vins suisses auront désormais l’appellation d’origine contrôlée (AOP) / 19h30 / 2 min. / le 27 avril 2016
L'Office fédéral de l’agriculture (OFAG) planche sur une réforme des appellations d'origine contrôlée pour le domaine viticole, a appris la RTS mercredi. Elle pourrait entrer en vigueur en 2022.

Un groupe de travail réunissant l’OFAG et les cantons a été nommé pour mener à bien ce projet. Ainsi, le domaine viticole adoptera le système européen des appellations géographiques protégées (AOP) et des indications géographiques protégées (IGP), déjà en vigueur pour d’autres produits agricoles (gruyère AOP, pain de seigle valaisan AOP, longeole IGP, ou encore saucisse d'Ajoie IGP). Les AOP et IGP remplaceront les actuelles appellations d’origine contrôlée (AOC).

Garantie de qualité

Ces éléments devraient apporter une clarification des appellations pour le consommateur, tout en maintenant une garantie de qualité élevée.

Le premier changement est structurel. Le cadre des futures appellations et indications est fixé par la Confédération. Mais la branche aura un rôle essentiel à jouer dans la fixation du cahier des charges et l’organisation des contrôles, alors qu'aujourd'hui, ce sont les cantons qui fixent les règles du jeu des AOC viticoles.

"Les porteurs de l’AOP/IGP seraient les professionnels (groupement demandeur), comme cela est déjà le cas pour l’AOP gruyère ou l’AOP damassine, par exemple", précise Anne Rizzoli, porte-parole de l’OFAG.

Exercice périlleux

L’exercice promet d’être périlleux, vu les intérêts divergents de la viticulture entre cantons, entre régions, et entre types de producteurs - grandes coopératives et petits vignerons. "Il faudra trouver les bonnes solutions qui puissent convenir à toute la filière, et qui soient en même temps crédibles pour le consommateur", souligne Thierry Walz, président de l’interprofession suisse du vin.

Dans certains pays européens, l’introduction des AOP rime avec des cahiers des charges plus stricts. Aujourd'hui, en Suisse, la loi tolère des coupages à hauteur de 15% dans la plupart des AOC (entre millésime, entre cépages et entre appellations).

Tolérance

Autrement dit, on peut retrouver 15% de Féchy dans un vin étiqueté Yvorne; 15% de gamay dans un pinot noir ou 15% de 2014 dans un millésime 2015. Cette tolérance utile pour des questions qualitative et quantitative - par exemple lorsque la grêle frappe un domaine - pourrait être restreinte, voire supprimée. C’est en tous les cas l’une des grandes interrogations des vignerons à l’aube de cette réforme.

L’arrivée des indications géographiques protégées introduira en revanche une deuxième catégorie de vins, avec un cahier des charges un peu moins strict que les AOP. "Dans l’entrée de gamme, les vins suisses ne sont pas compétitifs avec leurs concurrents étrangers. Il y a de l’attente pour un assouplissement des règles", se réjouit Maurice Neyroud, vigneron à Chardonne (VD).

La réforme nécessite une modification de la loi sur l’agriculture. Elle pourrait entrer en vigueur au plus tôt en 2022.

>> Voir l'entretien avec le propriétaire-encaveur Philippe Dubuis :

Vins AOP: les explications de Philippe Dubuis, propriétaire-encaveur, depuis Sion
Vins AOP: les explications de Philippe Dubuis, propriétaire-encaveur, depuis Sion / 19h30 / 2 min. / le 27 avril 2016

Laurent Dufour/gax

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Une AOP pour la cuchaule fribourgeoise?

La cuchaule pourrait rejoindre les produits disposant d'une appellation d'origine protégée (AOP). Les producteurs fribourgeois ont déposé une demande auprès de l'Office fédéral de l'agriculture.

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