En mars 2015, l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) avait informé le Conseil des EPF que le projet de transformation des halles de mécanique (Bâtiment ME) présentait un surcoût de 23,76 millions de francs, sur budget initial de 66,25 millions.
Les trois rapports demandés pour comprendre les raisons de ce dépassement ont été rendus publics jeudi.
Dépassement "légitime"
Ces documents confirment la "légitimité" du dépassement de budget: le projet initial avait dû être adapté en cours de route pour tenir compte des opportunités offertes par le développement du campus Biotech à Genève.
Ces changements d'affectation ont aussi permis de renoncer à la construction d'autres bâtiments.
Aucune procédure pénale ne sera engagée
Ce dépassement, en revanche, aurait dû être annoncé beaucoup plus tôt, car les premiers signaux étaient perceptibles dès le printemps 2013. Et un certain nombre de "manquements" sont relevés dans les chiffres des années 2013 et 2014. "Tant cette non-conformité que le retard d'annonce ne sont pas acceptables", écrit le Conseil des EPF.
Toutefois, aucune procédure pénale ne sera engagée, même s'il y a présomption de faux dans les titres.
ats/rens
Sévérité surprenante pour le président de l'EPFL
Le président de l'EPFL Patrick Aebischer s'est étonné de la lourdeur de la charge. "Je conviens qu'on aurait dû annoncer ce dépassement plus tôt. Mais personne ne dit qu'on a mal dépensé cet argent. Au final, on a même économisé plus de 50 millions de francs" a-t-il dit à l'ats.
Pour Patrick Aebischer, il est "absurde" de parler de faux dans les titres car "il n'y avait pas de but malveillant". "Cela n'a pas été fait dans le dessein de tromper et il n'y a pas eu d'enrichissement personnel", a renchéri le vice-président pour les Ressources et les infrastructures André Schneider.
Des correctifs apportés
L'EPFL s'est engagée à créer d'ici la fin de l'année un poste de directeur financier ayant la responsabilité globale de la gestion financière.
"Zurich a créé un poste similaire il y a quelques années", a rappelé Patrick Aebischer. L'arrivée de nombreux fonds externes européens a complexifié le domaine.