A l'origine de la démarche se trouvent le socialiste valaisan Mathias Reynard, le démocrate-chrétien Yannick Buttet et le libéral-radical Frédéric Borloz. Ce groupe sera finalisé en juin.
Ce groupe d'amitié doit "attirer l'attention du Conseil fédéral sur la question catalane", explique Mathias Reynard dans une interview accordée au site d'informations catalan El Món.
Mathias Reynard s'était déjà mobilisé pour la Catalogne
En septembre, il était intervenu au Parlement pour demander au Conseil fédéral d'assurer une médiation entre Madrid et Barcelone. Yannick Buttet et Oskar Freysinger l'avaient suivi dans cette entreprise. Le Conseil fédéral avait répondu que les aspirations indépendantistes de la Catalogne relevaient de la politique intérieure de l'Espagne et que la question d'une médiation de la Suisse ne se posait pas.
Le message que l'on apporte c’est le droit à l’autodétermination. Mais ce n’est pas à moi de dire si la Catalogne doit être indépendante.
Comment expliquer que des hommes politiques provenant de bords politiques si différents se retrouvent sur ces questions? Les raisons sont multiples: l'intérêt, l'amour, la curiosité pour la Catalogne ou encore les convictions politiques.
Mathias Reynard, par exemple, est un fervent séparatiste. Il est également très sensible à la cause corse. Frédéric Borloz, lui, y participe pour deux raisons: sa femme vient de Barcelone et la démarche catalane l'intrigue. Il y voit l'occasion d'échanger avec les indépendantistes barcelonais au sujet du système fédéraliste suisse.
Risques d'instrumentalisation?
La création de ce nouveau groupe d'amitié avec la Catalogne pose la question des limites de la diplomatie parlementaire et présente quelques risques. Ce message pourrait être récupéré et pourrait même nuire aux intérêts de la Confédération. Par la création d'un tel groupe, un message est en effet porté à l'étranger mais ne représente pas la position officielle de la Suisse.
Je trouve dommage que l'on fasse abstraction de l’image de la Suisse véhiculée en Catalogne, alors que ce sont des démarches personnelles.
Pietro Bugnon
Ces groupes ne représentent pas l'Assemblée fédérale
Les services du Parlement insistent sur le fait que ces groupes - il y en a un peu plus de 120 - ne représentent pas officiellement l'Assemblée fédérale. Leurs activités ne sont soumises à aucun contrôle. Les élus doivent simplement s'annoncer.
Parmi ces rassemblements se trouvent notamment le groupe Suisse-Arménie, le groupe Suisse-Pays basque ou encore le groupe Tibet.