Cette constatation ressort d'une enquête d'experts de l'asile du SEM après un voyage de reconnaissance de deux semaines en mars. Sur mandat de la Confédération, les spécialistes devaient "examiner la possibilité d'améliorer la collaboration avec l'Erythrée en matière de migration".
L'Erythrée menace encore et toujours les Erythréens "qui ont quitté leur pays illégalement ou qui ont échappé au service national militaire". Le service militaire peut parfois s'étendre sur plusieurs années voire décennies en Erythrée.
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Zone d'ombre
"Le dialogue n'est pas encore arrivé au point où l'on peut entrer dans les détails. Les preuves concernant une amélioration des droits humains continuent de manquer", explique Mario Gattiker.
En outre, les experts n'ont pas pu vérifier si la Convention des Nations unies contre la torture, signée l'an passé par l'Erythrée était respectée dans le pays. En effet, ils n'ont pas eu accès aux installations militaires et prisons.
agences/mcat
Ajustements en matière d'asile
Toutefois, les spécialistes du SEM ont pu rassembler "un grand nombre d'informations" notamment sur "l'état de l'économie ou du système éducatif", selon M. Gattiker.
Le secrétaire d'Etat aux migrations n'exclut d'ailleurs pas certains ajustements de la pratique en matière d'asile.
Sanctions excessives
Si la situation des droits humains est le principal facteur, les jeunes Erythréens quittent aussi le pays en raison de "l'absence de perspectives économiques".
En matière de droit d'asile, le fait que les réfugiés érythréens qui retournent au pays risquent des sanctions excessives est déterminant, estime M. Gattiker.