On appelle pesticide toutes les substances chimiques destinées à repousser, détruire ou combattre les ravageurs, les maladies et les espèces indésirables de plantes ou d'animaux.
Répandus sur les champs et les cultures (80 à 90% des 2000 tonnes de pesticides vendus par an en Suisse sont utilisés dans l'agriculture), ces substances s'infiltrent dans les sols et dans les plans d'eau. Certaines se retrouvent jusque dans le corps humain, sur lequel elles peuvent avoir des effets nuisibles.
Peur de l'"effet cocktail"
Les normes de pesticides autorisées sont fixées par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Ce sont ensuite les producteurs et les vendeurs qui doivent faire de l’auto-contrôle.
Or, ces normes de pesticides sont établies produit par produit uniquement. Aucune norme ne fixe de quantité globale maximale, par exemple pour un fruit qui aurait été traité avec plusieurs substances.
On manque également de recul sur les interactions possibles entre les molécules de ces différents produits. Cet "effet cocktail" est une autre source d'inquiétude, qui pourrait justifier d’appliquer un principe de précaution. Le Conseil fédéral y travaille et pourrait présenter un plan d’action d’ici fin 2016.
On ne sait pas grand-chose à long terme des effets de cette 'soupe de molécules'.
Le médecin Thierry Buclin appelle à ne "pas peindre le diable sur la muraille": s'il reconnaît "qu'on ne sait pas grand-chose à long terme des effets de cette 'soupe de molécules'", il estime que les risques sont moindres que ceux représentés par le tabac ou l'alcool.
Le spécialiste insiste sur le fait que "la dose fait le poison". Aussi les agriculteurs sont-ils les plus exposés au risque, et présentent plus de chances de développer des "cancers des ganglions lymphatiques, des leucémies ou même Parkinson."