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L'initiative sur le service public en difficulté, la loi sur l'asile plébiscitée

Cinq objets sont soumis au vote le 5 juin. [Keystone]
Cinq objets sont soumis au vote le 5 juin. - [Keystone]
Le soutien à l'initiative sur le service public plonge, même s'il reste majoritaire, selon le deuxième sondage SSR en vue des votations du 5 juin. La réforme de l'asile est toujours plébiscitée, tandis que le revenu de base et l'initiative "vache à lait" seraient refusés.

L'initiative sur le service public en chute

C'est le principal enseignement de ce deuxième sondage diffusé dix jours avant les votations fédérales: l'initiative "en faveur du service public" chute dans les intentions de vote. Le texte lancé par les magazines de consommateurs ne séduit plus que 46% des sondés, contre 58% lors du premier sondage il y a un mois. A l'inverse, le camp des opposants représente 41% des personnes interrogées, en hausse de 15 points.

Les partisans de cette initiative qui vise à mettre fin au "démantèlement du service public", selon les termes des initiants, restent majoritaires. Toutefois, note l'institut gfs.bern - mandaté par la SSR pour réaliser l'enquête - la tendance est clairement vers le non et le rejet du texte est désormais l'hypothèse la plus probable.

La campagne des opposants, encore embryonnaire il y a un mois, semble ainsi porter ses fruits. L'ensemble des partis politiques et des cantons sont en effet mobilisés contre ce projet qui veut encadrer les activités de La Poste, des CFF et de Swisscom. Ceux-ci ont de plus intensifié leurs efforts ces derniers jours pour convaincre les indécis, encore relativement nombreux selon l'enquête.

A noter que l'argument des initiants qui convainc le plus reste celui de la limitation des salaires des managers de La Poste, des CFF et de Swisscom. Ainsi, 68% des sondés sont d'accord pour dire que ceux-ci ne devraient pas dépasser les revenus des conseillers fédéraux.

Soutien renforcé à la loi sur l'asile

La révision de la loi sur l'asile est soutenue par six votants sur dix, annonce l'institut gfs.bern. Seuls 29% des sondés refuseraient cette réforme proposée par le Conseil fédéral. L'état de l'opinion sur cet objet semble très stable, le camp des partisans gagnant 1 point par rapport au premier sondage diffusé le 29 avril, et celui des opposants en perdant un seul également.

Les sympathisants du Parti socialiste sont les plus fervents supporters du texte (73%, +1 point), devant les proches du PLR (70%, +12), du PDC (66%, +10) et des Verts (57%, -3). Du côté de l'UDC, à l'origine du référendum, le soutien à la révision de loi est toujours majoritaire, mais l'écart demeure très faible (47% de oui contre 43% de non).

Les sondés sont particulièrement convaincus par l'accélération des procédures (78%), objectif principal de la révision. A l'inverse, près de sept personnes interrogées sur dix s'opposent à toute expropriation pour construire des centres pour demandeurs d'asile. Cette possibilité offerte par la nouvelle loi est le principal argument des opposants.

Le revenu de base balayé

Le deuxième sondage SSR confirme les résultats de la première enquête: l'initiative populaire pour un revenu de base inconditionnel (RBI) devrait être largement rejetée. En effet, 71% (-1 point) des sondés se déclarent tout à fait ou plutôt opposés au projet, tandis que 26% (+2) des personnes interrogées sont tout à fait ou plutôt favorables au RBI.

Les partisans des Verts (64% de oui contre 34% de non) et du PS (50% de oui contre 47% de non) sont les seuls à soutenir la proposition de verser un revenu de base à l'ensemble de la population. Le rejet est sans appel chez les sympathisants des partis bourgeois: 86% du côté de l'UDC, 82% du côté du PDC et 80% pour le PLR.

Les intentions de vote en faveur du RBI ne changent pas notablement en fonction des revenus, oscillant entre 23% chez les personnes gagnant plus de 11'000 francs par mois et 31% chez ceux gagnant moins de 3000 francs mensuels. A noter que l'opposition au revenu de base se renforce assez nettement dans cette dernière catégorie, passant de 45% à 64%.

Vers un rejet de l'initiative "vache à lait"

L'initiative populaire dite "vache à lait" devrait être rejetée par le peuple, selon le deuxième sondage SSR. En un mois, le non s'est renforcé de deux points pour atteindre 49%, tandis que dans le même temps les partisans du texte lancé par le lobby automobile ont perdu quelques plumes (40%, -2). Onze pour cent des sondés sont toujours indécis.

Le projet, qui exige que l'intégralité de l'impôt sur les carburants soit consacré au financement des routes, obtient surtout le soutien des partisans de l'UDC (58% de oui contre 34% de non) et des électeurs se déclarant indépendants des partis (46% de oui contre 38% de non). A gauche, plus de sept sympathisants sur dix du PS (73%) et des Verts (77%) le rejettent.

Même si l'initiative séduit davantage les automobilistes que ceux ne possédant pas de voiture, toutes les catégories de sondés disent non à l'initiative. Les personnes interrogées qui possèdent deux véhicules ou plus ne sont que 41% (-12 points) à se prononcer en sa faveur, contre 48% de non (+10). Il n'y a que 30% d'avis favorables chez ceux qui ne détiennent pas de voiture.

A noter que le sondage n'a pas été étendu à la nouvelle loi sur la procréation médicalement assistée, qui fait également l'objet d'un référendum le 5 juin.

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Didier Kottelat

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La méthodologie

Le second sondage SSR en vue des votations du 5 juin a été réalisé par l'institut gfs.bern entre le 13 et le 21 mai 2016.

Un échantillon représentatif de la population suisse comptant 1419 individus a été interrogé. La marge d'erreur est de +/- 2,9%.