Ce projet proposé par la Fédération romande des consommateurs (FRC) vise à donner la possibilité aux cantons de créer leur propre caisse maladie publique, sous la forme d’une caisse de compensation.
Le PS doute de cette proposition et fixe une série de conditions à son soutien. "Je suis sceptique sur le fond et sur le moment." Cette confidence du Valaisan Stéphane Rossini, l'un des experts du système de santé du parti socialiste et ancien conseiller national, résume la prise de position du PS.
Cas d'école de Röstigraben
Pour soutenir cette initiative, le PS attend que certaines conditions soient remplies, telles que dénicher des personnalités clé en Suisse alémanique qui soutiennent ce texte. Mais la procédure de consultation lancée par la FRC débouche sur un cas d'école de Röstigraben. Les organisations de consommateurs alémaniques ne sont pas très chaudes à soutenir ce projet, a glissé à la RTS un partisan du texte.
Toujours sur le fond, le PS doute que l'idée résolve le problème des primes élevées. Diplomatiquement dit dans sa lettre de prise de position, "le PS aimerait encourager la FRC à approfondir l'argumentaire."
"Il est beaucoup trop tôt pour revenir avec un nouveau projet"
Le timing aussi semble mauvais. "Il ne faut pas de nouveau se planter sur ce sujet", avertit la conseillère aux Etats socialiste vaudoise Géraldine Savary, qui pourtant soutient ce texte.
Le PS veut tirer les leçons de ses trois défaites sur le financement des caisses maladie en 2003, 2007 et il y a dix-huit mois, avec le rejet à 62% de la caisse publique. "Il est beaucoup trop tôt pour revenir avec un nouveau projet", met en garde Stéphane Rossini.
Ainsi au PS, tous ne sont pas réunis derrière ce texte. Or, c'est précisément l'une des conditions exigées par le parti socialiste dans sa prise de position.
"Solutions cantonales incontournables"
"Il ne faut pas surestimer cette prise de position de la direction du PS", a déclaré dans l'émission Forum Pierre-Yves Maillard, conseiller d'Etat socialiste vaudois. "Je suis convaincu que dans la base du parti ce thème de l'assurance maladie reste fort."
Et d'ajouter: "regarder ce dossier de haut avec des pincettes, ce n'est juste pas à la hauteur du Parti socialiste suisse. Il va devoir l’empoigner à fond, penser à ses élus cantonaux et se mettre autour d’une table!"
Muriel Ballaman/lgr