Pour Pierre-Yves Maillard, il existe un hiatus entre la direction du Parti socialiste et ses électeurs. La critique du conseiller d'Etat vaudois, dans l'émission Forum de jeudi, trouve un certain écho au sein de la formation.
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Ainsi, certains trouvent qu'un peu d'air frais ferait du bien à la tête du PS. C'est par exemple le cas du socialiste fribourgeois Jean-François Steiert: "Il faudrait une impulsion extérieure à la présidence du parti socialiste, ça éviterait le vase clos".
Pour l'heure, la présidence socialiste est très marquée par des parlementaires. Seul un membre de ce comité ne siège pas sous la coupole. La dynamique du pouvoir central fonctionne en vase clos, relève un autre parlementaire. Il nous faudrait deux ou trois Maillard, aussi de Suisse alémanique, qui viennent compléter l'équipe. Cela ancrerait le parti davantage dans le terrain.
Dernièrement, la présidence du parti s'est vue désavouée coup sur coup à deux reprises par sa base: à l'assemblée des délégués de La Chaux-de- Fonds sur l'Europe et sur le référendum contre la loi sur la surveillance qu'a voulue la base du parti.
Les crises au PS
Il y a déjà eu des moments de crise autrement plus importants entre la présidence du PS et sa base. Par exemple en 2001, quand le PS a été secoué par le "manifeste du Gurten", emmené notamment par Simonetta Sommaruga, qui voulait une gauche plus centriste.
Autre moment difficile pour la famille PS: la prise de position de la direction en matière de sécurité jugée trop à droite en 2008, six mois après l'élection de Christian Levrat à la présidence du parti, et sa première vraie crise.
Rivalité entre deux hommes
Actuellement, il s'agit plutôt de rivalités entre deux hommes: Pierre-Yves Maillard et Christian Levrat. Les deux ont un parcours similaire: origine fribourgeoise, même tranche d'âge, passionnés de politique, fort caractère tous les deux et convaincus d'avoir raison.
La plupart du temps, une opportunité pour le PS sauf quand les deux ne sont pas d'accord. Et quand on n'a pas les troupes les plus fortes sur un champ de bataille, ce n'est pas malin de les diviser, conclut un camarade.
Muriel Ballaman/lan