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La Suisse confrontée à une nouvelle pénurie de vaccins pour les enfants

La Suisse est confrontée à une rupture de stocks de vaccins pour les enfants. [keystone - AP Photo/Rudi Blaha]
La Suisse confrontée à une pénurie de vaccins pour les enfants / Le 12h30 / 3 min. / le 3 juin 2016
La Suisse est confrontée à une rupture de stock totale et prolongée des vaccins destinés aux enfants de 2 mois à 4 ans, a appris la RTS vendredi. Il s'agit d'une première, selon Swissmedic.

C'est l'information qu'ont reçu cette semaine les médecins et pharmaciens abonnés à Infovac, le site d'information sur la vaccination. La pénurie pourrait durer plusieurs semaines.

"C'est la première fois qu'il y a une rupture de stock comme ça (d'une telle ampleur et durée, n.d.l.r.)", a confirmé Suzanne Wegenast, responsable de la division du contrôle des marchés du médicament à Swissmedic.

Problème dans l'usine belge

La compagnie GlaxoSmithKline (GSK), principal fabricant de vaccins combinés en Suisse, explique que la rupture de stock de l'Infanrix Hexa est due à un problème de fabrication dans son usine en Belgique. Le vaccin protège contre six maladies.

En Suisse, il n'est plus possible d'acheter ou de commander les vaccins en question. Tout va se jouer sur les stocks existants dans les pharmacies ou dans les cabinets de médecin.

Equivalent disponible mais pas autorisé

Dans sa newsletter, Infovac explique qu'il existe un vaccin hexavalent disponible en France produit par la firme Sanofi Pasteur. Il est autorisé aux Etats-Unis et en Europe, mais pas en Suisse. Les médecins peuvent le commander à titre personnel par le biais d’une procédure hors label qui engage leur responsabilité, et le vaccin n’est pas remboursé par la LAMal.

Pour Christoph Berger, président de la Commission fédérale pour les vaccinations, cette procédure n’est pas réaliste. "En arriver là est ridicule", estime le professeur de médecine zurichois.

Malgré la situation, Swissmedic ne prévoit pas de faciliter l’accès à ce produit étranger. "Il n'y a pas d'autorisation temporaire, provisoire ou d'urgence, qui est prévue", a affirmé Suzanne Wegenast de Swissmedic.

Combiné pentavalent en vue

Il faudra donc attendre que le fabricant puisse fournir à nouveau ses produits. GSK ne donne pas de date, mais la firme espère pouvoir livrer un vaccin combiné dit pentavalent d'ici deux semaines, sans garantie.

L'épisode et son intensité démontre une fois de plus la fragilité du système de production des vaccins - avec peu de producteurs et peu d'usines dans le monde - où un problème local peut engendrer une pénurie à large échelle.

>> Lire aussi : Les producteurs de vaccins débordés par la hausse de la demande

Virginie Matter/kkub

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Les cabinets gèrent leurs stocks

"Nous allons devoir faire un décompte des vaccins qu'il nous reste, anticiper et compter les nourrissons à vacciner dans le mois qui vient. Nous n'allons pas vacciner les bébés de six mois pour privilégier les plus petits, et expliquer la situation aux parents", a expliqué Chloé Miauton, pédiatre à Lausanne au cabinet Miauton et Héritier, qui sera à court de vaccins dans un petit mois.

La situation est encore plus problématique pour les pédiatres qui n'ont pas de stock. Des produits de substitution existent toutefois pour certaines maladies du vaccin combiné, mais pas pour la coqueluche, une situation qui inquiète les pédiatres et la Conférence fédérale des vaccins.