Avec la révision, tous les acteurs de l'asile devraient être réunis dans de grands centres fédéraux afin d'y mener les procédures plus rapidement et de libérer plus vite des capacités dans les 5000 places prévues.
>> Retour sur la journée de votation : Les trois initiatives rejetées, oui aux deux autres objets
Pour garantir l'équité d'un traitement accéléré, les demandeurs d'asile bénéficieront d'une assistance juridique gratuite.
C'est faux de parler d'un durcissement, les procédures seront plus rapides et équitables
"Je pense que c'est faux de parler de durcissement, avec ces procédures rapides et équitables, on a une politique de l'asile solide et soutenue par la population", a relevé la conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga dans l'émission Forum (à écouter ci-dessous).
Faible campagne UDC
Une fois n'est pas coutume, l'UDC n'a pas jeté tous ses moyens dans la bataille. Seul un petit clip de campagne décalé a dénoncé des "avocats gratuits" qui feront appel d'air. Le parti a pu compter sur le soutien des propriétaires fonciers alémaniques en brandissant la menace d'expropriations au profit de requérants d'asile.
A gauche, une minorité s'est opposée à la réforme, estimant les délais de recours prévus trop courts pour garantir les droits des requérants. Mais avec le gouvernement, tous les partis politiques, les cantons et les villes ont défendu une réforme qui devrait aider à affronter l'afflux de réfugiés.
Des révisions généralement approuvées
Le peuple s'est laissé convaincre. Environ 1,616 million de personnes ont glissé un "oui" dans l'urne. Le camp du "non" a réuni quelque 804'000 votants.
Jusqu'ici toutes les révisions de la loi sur l'asile ont passé sans encombre le cap du peuple. Il s'agit généralement de tours de vis votés par le Parlement sous la pression d'initiatives populaires de droite. L'UDC n'a en revanche jamais gagné avec une initiative ciblant uniquement l'asile.
ats/jgal
Les communes accueillant des centres d'accueil ont aussi dit oui
Le oui l'a aussi nettement emporté dans des communes ayant un grand centre d'asile comme Vallorbe (67,6%) ou pressenties pour en accueillir un comme Chevrilles (53,5%) et Boudry (75,8%).
Quelques différences cantonales ont été observées dimanche. Les Bâlois avec 74,1% de soutien ont été les plus enthousiastes, devant les Vaudois (73,5%) et les Neuchâtelois (73%). Les plus sceptiques sont les Tessinois (55,8%) talonnés par les Appenzellois de Rhodes-Intérieures (56%), les Obwaldiens (57,1%) et les Schwyzois (58,2%).
Juste après suivent les Genevois (59,9%), qui sont les plus réservés côté romand. Près de sept citoyens sur dix ont soutenu la révision à Fribourg (69,1%) et dans le Jura (68,9%). Les Valaisans suivent à distance avec 62,6% d'aval. A la frontière linguistique, Berne a voté pour la loi à 68,5%.