Le "oui" à la révision de la loi sur l'asile est non seulement une défaite, mais "un sérieux camouflet" pour l'UDC, qui avait lancé le référendum, estime Le Journal du Jura. Les électeurs ont refusé le "discours ambivalent et incohérent" du parti, qui passe son temps à dénoncer la lenteur de loi, alors que la révision instaure des procédures accélérées, remarque le quotidien.
Même son de cloche au Quotidien Jurassien, qui écrit, plus sobrement, que "l'UDC a perdu". Les Suisses "à l'unisson" voulaient des procédures plus rapides.
Effet boomerang
La Liberté note pour sa part que l'UDC a été désavouée pour la deuxième fois consécutive sur l'immigration, "son sujet favori". Les citoyens ont dit "'Halte aux abus', en l'occurrence de mauvaise foi", affirme le journal fribourgeois, qui souligne que "le slogan souvent utilisé par l'UDC sur l'asile lui est revenu comme un boomerang". Le peuple veut "des solutions, pas seulement une stratégie d'obstruction", selon La Liberté.
La posture de l'UDC était d'autant plus difficile à tenir que le parti vient d'obtenir un deuxième siège au Conseil fédéral, remarquent 24 Heures et La Tribune de Genève. Il lui était impossible, "juste après avoir promis de tempérer son rôle dans l'opposition, de se montrer trop offensif", indiquent les quotidiens lémaniques.
Message inaudible
Pour L'Express et L'Impartial, l'UDC a été "incapable" de faire passer son message. Relevant que l'UDC n'a pas, comme à son habitude, soumis la presse à d'"innombrables communiqués et de conférence de presse", Le Nouvelliste affirme, lui, que l'UDC "a fait comme si elle ne croyait pas vraiment à son propre combat".
D'après Le Temps, l'argent a été l'argument le plus fort. Le quotidien lémanique note que la nouvelle loi permet de faire des économies. "Ce week-end, la guerre électorale a été remportée par ce qui en est le nerf", conclut-il, incluant dans son analyse les initiatives sur le revenu de base inconditionnel, l'initiative dite "vache à lait" et l'initiative en faveur du service public, toutes rejetées.
>> Retour sur la journée de votation : Les trois initiatives rejetées, oui aux deux autres objets
ats/nr
"Un bien mauvais calcul" et des promesses à appliquer
La NZZ remarque que l'UDC a "bien mal calculé" son coup en lançant le référendum contre la révision. "Le résultat de la votation - 66,8% des électeurs et les 26 cantons ont approuvé la réforme - est pour l'UDC bien plus qu'un accident de travail. Le parti habitué au succès a subi une défaite Grand Chelem", écrit le grand quotidien zurichois.
Après ce résultat, "le Conseil fédéral, la majorité du Parlement et la majorité des partis ont désormais le devoir d'appliquer" leurs promesses de campagne, qui était une procédure d'asile plus rapide à des coûts moindres, estime de son côté la Basler Zeitung. Ils devront également prouver qu'"il n'y aura pas d'expropriation de propriété privée, malgré la nouvelle base légale" adoptée avec la réforme, poursuit le quotidien.
Selon la Berner Zeitung, "les citoyens ont renforcé leur décision de principe de 2013: ils veulent des procédures d'asile plus rapides et menées dans des centres fédéraux, mais respectueuses de la constitution fédérale. L'UDC voulait quelque chose de totalement différent: une réforme de l'asile à son goût, sinon rien. Tout ou rien. C'est un concept un peu naïf", s'étonne le journal bernois.