"Je suis le premier à être surpris de ce résultat", a déclaré l'ancien conseiller aux Etats PDC fribourgeois Urs Schwaller lundi dans le Journal du matin de la RTS. L'initiative "en faveur du service public", rejetée par tous les partis mais donnée gagnante auprès du peuple, a finalement été balayée par 67,6% des voix.
>> Lire : L'initiative "en faveur du service public" balayée dans les urnes
"Cette initiative a été sous-estimée au Parlement. Les partis et les entreprises se sont réveillés face à son impact populaire", a analysé le Fribourgeois.
"Chacun a sa notion de service public, il y a donc une grande part d'émotionnel", a ajouté le nouveau président de La Poste. Mais pour lui, l'issue du vote témoigne d'une "confiance" des Suisses envers les responsables des entreprises de service public et envers le Conseil fédéral, qui en est le propriétaire. Il fait notamment le lien avec une récente étude de satisfaction de La Poste auprès de ses clients, qui relevait 80% d'opinions positives.
Chacun a sa notion de service public, il y a donc une grande part d'émotionnel
Reprise du débat
Urs Schwaller reconnaît toutefois que le débat va reprendre dès aujourd'hui aux Chambres, notamment sur l'argument-phare des initiants, porté par la gauche: le salaire des dirigeants des entreprises de service public qui ne devrait pas, selon eux, dépasser celui d'un conseiller fédéral.
"Si le service public est très bon en Suisse, c'est parce que nous avons des personnes compétentes à la tête des entreprises (...) et si les conseils d'administration fixent de tels salaires, c'est qu'ils les estiment nécessaires pour avoir les personnes compétentes à ces postes", estime-t-il, insistant sur la transparence dont font preuve les ex-régies fédérales.
La Poste tire des leçons
Le nouveau président du géant jaune tire également une leçon de cette campagne de votations. "Nous devons mieux expliquer ce que fait La Poste dans une région ou dans un canton, pas seulement aux autorités, mais également à la population", juge-t-il.
"On a beaucoup parlé de la suppression des bureaux de poste. Or, il s'agit d'une transformation en agences: nous avons toujours 2100 points d'accès, mais nous devons mieux communiquer sur cette couverture", a souligné l'ancien sénateur.
jvia