Selon Micheline Calmy-Rey, un Brexit forcerait le Royaume-Uni à renégocier son partenariat avec l'Europe via des accords bilatéraux ou en rejoignant l'Association européenne de libre-échange (AELE). Dans ce dernier cas, dit l'ex-ministre des Affaires étrangères, l'AELE sortirait renforcée, ce qui serait bénéficiaire pour la Suisse.
Cette analyse n'a pas manqué de soulever quelques sourcils à Berne, notamment dans le camp de l'ancienne conseillère fédérale: "C'est une idiotie de croire à l'illusion que le Brexit aiderait la Suisse à résoudre son problème immédiat avec l'UE", lâche par exemple le conseiller national socialiste zurichois Tim Guldimann.
D'autres voix affirment en outre qu'une éventuelle arrivée du Royaume-Uni dans l'AELE ferait perdre de l'influence à la Suisse.
C'est une idiotie de croire à l'illusion que le Brexit aiderait la Suisse à résoudre son problème immédiat avec l'UE
Vers une "secousse tellurique dans l'UE"
Un autre argument contre l'opinion de Micheline Calmy-Rey réside dans le calendrier. Un Brexit occasionnerait, dit-on, une secousse tellurique dans l'UE, mais également au sein même du Royaume-Uni, avec une Ecosse europhile qui pourrait demander son maintien dans l'Europe.
Ces ondes sismiques relégueraient le dossier suisse très en dessous de la pile. Or il y a urgence, puisque l'initiative sur "l'immigration de masse" doit être mise en oeuvre d'ici au 9 février prochain.
Soutien UDC
A l'inverse, du côté de l'UDC, on estime qu'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne aiderait beaucoup la Suisse. Car cela pousserait l'UE à se repenser, et à redonner du poids aux Etats plutôt qu'aux fonctionnaires de Bruxelles.
Pour le conseiller national UDC argovien Luzi Stamm, la concentration des pouvoirs à Bruxelles représente en effet un grand désavantage pour la Suisse dans ses négociations.
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Chrystel Domenjoz/hend