La Suisse peine à inscrire durablement et officiellement l'éducation antiraciste dans les programmes de l'école obligatoire. En comparaison avec les pays de l'Union européenne, elle présente un retard en la matière, affirme un communiqué de la Commission fédérale contre le racisme (CFR).
L'holocauste est le thème antiraciste le plus souvent traité dans le milieu éducatif, selon Miryam Eser Davolio, spécialiste en sciences de l'éducation. Mais il s'agit souvent du seul sujet que les élèves abordent durant leur scolarité, note-t-elle.
Manque de directives
Si les divers plans d'études permettent de thématiser l'interculturalité et le racisme, ils ne l'imposent pas. Ainsi, le sujet n'est pas abordé frontalement, avec une réflexion critique sur les concepts de rejet et de comportements racistes, constate la CFR.
C'est en incitant les jeunes à réfléchir aux préjugés ainsi qu'aux comportements qui peuvent en découler que l'on peut combattre le racisme à sa racine, estime la CFR.
ats/grin
La prévention gagne néanmoins du terrain
La Commission fédérale contre le racisme observe cependant certains progrès: la prévention du racisme dans les écoles gagne du terrain. Ceci notamment grâce à l'implication d'organismes, comme le Service de lutte contre le racisme, et de fondations qui soutiennent des projets de sensibilisation chez les jeunes.
Mais il reste encore beaucoup à faire, selon Martine Brunschwig Graf, présidente de la CFR. Il faut faire en sorte qu'aucun élève ne sorte de l'école sans avoir été confronté à la question du racisme.
Pour atteindre cet objectif, la réflexion sur la lutte contre le racisme et les moyens pédagogiques devraient faire partie du cursus de base des futurs enseignants, revendique Martine Brunschwig Graf.