L'initiative contre l'immigration de masse adoptée par le peuple suisse le 9 février 2014 doit être mise en oeuvre d'ici le début de l'année prochaine. L'objectif du Conseil fédéral est de trouver une solution concertée avec Bruxelles pour introduire une clause de sauvegarde dans l'accord sur la libre circulation des personnes.
Pour Didier Burkhalter, interrogé dans l'émission Forum, la décision des Britanniques de quitter l'UE ne change rien. "Nous sommes tout à fait prêts à mettre le turbo" pour arriver à une solution cet été, condition sine qua non pour que le Parlement puisse se prononcer dans les temps, indique le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
"Une dose de pragmatisme"
Le conseiller fédéral rappelle que les négociations sur cette question avaient "beaucoup avancé" jusqu'à la fin 2015, avant d'être mises en veille il y a quelques mois par Bruxelles dans l'attente du vote sur le Brexit. "Maintenant, il faut ouvrir la porte et aller de l'avant", estime-t-il, jugeant le calendrier encore tenable.
Dans cette optique, Didier Burkhalter précise que les discussions prévues prochainement entre la Suisse et l'Union européenne sont "à l'heure actuelle" maintenues. Et le conseiller fédéral d'espérer que Bruxelles acceptera d'introduire "une dose de pragmatisme" dans les négociations, à côté des principes de la construction européenne.
Interrogé sur la possibilité d'une alliance entre la Suisse et le Royaume-Uni pour faire valoir des intérêts communs face à Bruxelles, le chef de la diplomatie suisse estime que certaines problématiques des deux pays sont "en effet comparables", même si l'historique des liens avec l'Union européenne "est très différent".
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Propos recueillis par Mehmet Gultas/dk
"Des inquiétudes qui se font jour partout"
"On peut parler de choc, de séisme, mais on peut aussi tout simplement se rendre compte que ce sont des inquiétudes de la population qui se font jour à peu près partout", affirme Didier Burkhalter à propos du vote sur le Brexit.
"Il n'y a rien de totalement différent en Grande-Bretagne par rapport à d'autres pays européens", poursuit le conseiller fédéral, estimant qu'il faut "affronter" les problèmes identitaires ainsi que les peurs liées à la globalisation.
"L'idée de la Suisse, c'est, sur la base de l'accord de libre circulation des personnes, de faire une interprétation qui montre qu'on peut mieux contrôler, mieux piloter la migration lorsque ça s'avère nécessaire", indique-t-il.