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L'éducation civique varie grandement selon les régions linguistiques

L'éducation à la citoyenneté varie beaucoup selon les écoles supérieures et les régions. [Keystone - Gaëtan Bally]
L'éducation civique varie grandement selon les régions linguistiques / Le 12h30 / 1 min. / le 30 juin 2016
L'éducation civique est bien ancrée dans les plans d'études, mais sa mise en oeuvre varie grandement selon les établissements et les régions linguistiques, indique un rapport de l'Université de Berne, adopté mercredi par le Conseil fédéral.

A quoi sert le Conseil fédéral, quelle est la différence entre Conseil national et Conseil des Etats, qui tire les ficelles politiques en Suisse? Autant de questions auxquelles les étudiants du secondaire 2 devraient pouvoir répondre.

C'est du moins ce que prévoient la grande majorité des 146 plans d'études des gymnases et des écoles professionnelles examinés par les chercheurs bernois. Mais contrairement aux idées reçues, les programmes romands accordent une importance moins grande à l'éducation à la citoyenneté que ceux d'Outre-Sarine.

Ce serait dû à l'attachement plus grand des Alémaniques à la participation politique, à la démocratie directe et à leurs réticences plus grandes à l'égard de l'Etat. Dans les cantons francophones, on serait moins centré sur l'instruction civique proprement dite - la transmission de connaissances - au profit d'une éducation qui vise plus généralement à former des citoyens responsables.

Les maturités professionnelles mieux que les gymnases

Et constat inattendu, les écoles de maturités professionnelles s'en sortent mieux que les collèges et les gymnases. L'éducation civique y figure en meilleure place, alors même que leurs élèves y passent moins d'heures, sans doute parce qu'elles sont régies par des plans d'études plus récents que les écoles de formation générale.

Ces programmes décrivent l'éducation à la citoyenneté de façon plus complète et précise. Ce qui entraîne chez l'élève un accroissement de l'intérêt éprouvé pour la politique, c'est une autre conclusion de l'étude. Mais celle-ci constate aussi que les enseignants ne tiennent pas ces programmes en très haute estime, parce qu'ils ne se sentent pas soutenus par les autorités et la classe politique.

Ce rapport ne convainc pas tout le monde, notamment Charles Heimberg, professeur de didactique de l’Histoire et de la citoyenneté à l’Université de Genève.

>> Son interview dans l'émission Forum :

Charles Heimberg. [YouTube]YouTube
En fait-on assez pour l’éducation civique en Suisse? / Forum / 6 min. / le 30 juin 2016

Alain Arnaud/lgr

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