Cette situation illustre le manque de relais de Pro Militia et du Groupe Giardino, organisations d'officiers plutôt conservatrices. Ce sont elles qui ont lancé le référendum après la décision du Parlement le 18 mars dernier.
Mais dans les milieux proches de l'armée, tous ne combattent pas DEVA. La Société suisse des officiers, principale organisation de gradés en Suisse, est favorable à cette réforme qui prévoit un effectif de 100'000 soldats et un budget annuel de 5 milliards de francs.
Pressions en haut lieu?
A la tête du comité référendaire, Willi Vollenweider estime aussi qu'il y a eu des pressions de la part du département de la Défense et de la hiérarchie de l'armée. "C'est une dictature du chef du DDPS et du chef de l'armée, qui ont dicté aux officiers professionnels que c'est (…) la solution quasiment idéale", affirme-t-il.
Le comité référendaire a surtout reçu du soutien auprès des sociétés de tir, mais pas seulement. "Les personnes qui sont un peu plus âgées que 40 ou 50 ans se souviennent encore que leurs parents leur ont raconté la Seconde guerre mondiale", souligne Willi Vollenweider. "C'est surtout cette génération qui était très, très ouverte à ce référendum."
Il n'est cependant pas sûr que cela soit suffisant. Car 45'000 signatures à moins d'une semaine du délai de dépôt, c'est peu - d'autant qu'il faut en général prévoir une marge de sécurité pour compenser les paraphes non valables.
Il est donc possible que la population n'ait pas à se prononcer sur DEVA. Ce serait sans doute un soulagement pour le ministre de la Défense Guy Parmelin, qui n'aurait pas à mener campagne.
Remous prévisibles lors de la mise en œuvre
Mais tout n'est pas fait: la réforme DEVA devra encore être mise en œuvre, ce qui promet des remous dans les rangs de la nouvelle armée, plus petite.
On saura jeudi prochain si les 50'000 signatures ont pu être recueillies. Si tel est le cas, la Chancellerie fédérale devra ensuite les valider.
Pietro Bugnon/oang