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"Le Conseil fédéral doit revoir cette année sa stratégie en matière de cybersécurité"

Guy Parmelin s'exprime sur la cybercriminalité
Guy Parmelin s'exprime sur la cybercriminalité / L'actu en vidéo / 5 min. / le 5 juillet 2016
Le conseiller fédéral Guy Parmelin évoque au micro de la RTS "l'évolution foudroyante" en matière de cybersécurité et affirme prendre des mesures pour tenter de faire face aux nouveaux défis.

La Suisse a de quoi être un appât de choix pour un cybercriminel, avec ses nombreuses banques et des industriels qui génèrent beaucoup d'argent, sa technologie et ses organisations internationales. En témoignent de récentes affaires, comme le vol de données au sein de la banque HSBC, ou le fabricant Ruag, qui s'est vu dérober un peu plus de 20 Go de données.

Guy Parmelin, invité du Journal du matin sur La Première, se défend de sous-estimer les enjeux de la cybersécurité: "Nous n'avons pas attendu l'attaque de Ruag pour faire nos réflexions et aller de l'avant pour nous améliorer".

>> Lire sur ce sujet : Le Conseil fédéral confirme l'important vol de données chez Ruag

Selon le conseiller fédéral, l'évolution en la matière est "foudroyante", les technologies se développent très rapidement et il devient toujours plus difficile de répondre à tous les risques. "Mais nous prenons des mesures, au niveau de la Confédération et au niveau du Département de la défense (DDPS) pour tenter d'y faire face au mieux", affirme Guy Parmelin, précisant que "cette année précisément, le Conseil fédéral doit revoir sa stratégie en la matière".

Problème d'organisation

Réagissant aux critiques d'experts pointant du doigt un problème d'organisation avec, d'un côté des moyens alloués à la cyberdéfense sous sa propre responsabilité, et d'un autre côté les décisions et l'emploi de ces ressources, sous le Département fédéral des finances, Guy Parmelin admet que cette analyse doit être faite "sans tabou".

"On m'a expliqué lorsque je suis arrivé, qu'il y avait effectivement une volonté de tout centraliser au DDPS. Je suppose que pour des raisons politiques qui m'échappent, on n'a pas tout concentré dans ce département. On a voulu une vision transversale par l'unité de pilotage informatique de la Confédération."

>> Ecouter sur ce sujet: L'armée suisse s'oriente-t-elle suffisamment dans le secteur de la cyberdéfense? :

Des soldats au garde-à-vous avant d'être libérés dans la caserne de Reppischtal, à Birmensdorf, dans le canton de Zurich. [Dominic Steinmann]Dominic Steinmann
La Suisse vue du monde: l’armée suisse s’oriente-t-elle suffisamment dans le secteur de la cyber-défense? / Le Journal du matin / 5 min. / le 5 juillet 2016

Pas de département de cyberdéfense

Guy Parmelin ne voit pas pour autant de risque de paralysie institutionnelle, affirmant être en contact avec de grandes entreprises et avec les hautes écoles afin de s'améliorer.

Quant à imaginer un véritable département de cyberdéfense, le conseiller fédéral n'y croit pas. "Premièrement, je pense qu'il n'y aurait pas de majorité, mais je pense surtout que le département de la Défense est prédestiné au niveau de l'expertise, du fait qu'il intègre l'armée."

>> Pourquoi la cybersécurité suisse est-elle si morcelée? Eléments de réponse dans Forum :

Le conseiller fédéral Guy Parmelin. [Keystone - Peter Klaunzer]Keystone - Peter Klaunzer
Pourquoi la cybersécurité suisse est-elle si morcelée? / Forum / 3 min. / le 5 juillet 2016

fme

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Lourd bilan des six premiers mois de mandat

Le premier semestre de Guy Parmelin au département de la Défense n'a pas été de tout repos. Le conseiller fédéral a même subi une véritable épreuve du feu.

Il a déjà vécu deux affaires: celle concernant la reprise de son domaine agricole, qui lui a valu une audition devant la commission de gestion et qui l'a conduit à avouer une faute; et celle sur l'achat du système de missiles Bodluv. Il a dû suspendre le projet et ouvrir une enquête.

A ces deux affaires s'ajoutent le remplacement du chef de l'armée, le crash d'un avion de la Patrouille suisse et une cyber-attaque chez le fabricant d'armes Ruag.

Guy Parmelin a vécu en six mois presque tout ce qu'un ministre de la Défense peut être amené à endurer durant un mandat entier.