Il suffira de prendre le téléphérique du Schilthorn jusqu'à la station intermédiaire pour emprunter cette construction en acier accrochée aux rochers, une sorte de sentier high-tech fixé à la falaise sur 200 mètres, avec un sol en treillis ou en verre.
Peut-être amusant, ce sentier peut aussi être vu comme une atteinte à l'intégrité des lieux. Quant à la vue sur l'Eiger, le Mönch et la Jungfrau, c'est exactement la même depuis la station intermédiaire, pas besoin de dénaturer les lieux pour autant, regrettent les protecteurs de la nature, qui s'inquiètent de voir de plus en plus de stations transformer les montagnes en terrains de jeu.
Cette tendance est bien réelle, un peu partout dans l'Arc alpin. Au Titlis, par exemple, qui a inauguré il y a 4 ans le plus haut pont suspendu d'Europe, ou au glacier des Diablerets, où a été ouvert en 2014 le premier pont suspendu qui relie deux sommets. Il y a aussi le projet de téléphérique à Grindelwald pour monter plus vite au Jungfraujoch, dont les pylônes seront plantés devant la paroi nord de l'Eiger.
Marché toujours plus disputé
L'objectif semble bien de contenter des touristes dont les habitudes changent. Pistes de VTT, pistes de luge d'été, trottinettes, passerelles d'observation: les stations y vont chacune de leur attraction supplémentaire pour se défendre dans un marché toujours plus disputé et qui mène à ce que d'aucuns appellent la "Disneylandisation" des Alpes.
Bernard Debarbieux, professeur en géographie politique et culturelle et en aménagement du territoire à l'Université de Genève, relève que cette tendance n'est pas totalement nouvelle.
Alain Arnaud/lgr