Interrogé sur la stratégie d'intervention du Conseil fédéral par rapport à l'enseignement du français à l'école primaire, Mathias Reynard a estimé sur les ondes de la RTS jeudi que le gouvernement avait été modéré, avait tenté de trouver un compromis et qu'"il était temps qu'il intervienne".
>> Lire aussi : Le Conseil fédéral se prépare à intervenir pour le français à l'école
"S'il devait y avoir une votation populaire, on gagnerait. Même Nidwald a voté contre la suppression du français", a rappelé le conseiller national valaisan, qui a aussi estimé qu'une campagne contre le français serait très dure à mener.
"Imaginez l'UDC, plutôt pro-patriote, devoir expliquer aux gens qu'il faut virer le français à l'école pour y mettre l'anglais... En Suisse, le débat serait difficile".
J'ai une plus haute idée de la Suisse que l'on se parle anglais entre nous.
Une suppression "grave"
L'enseignant a également rappelé que c'était "grave de voir des cantons comme Thurgovie supprimer le français en primaire. C'est une attaque contre les minorités linguistiques et ça ne respecte pas la volonté du peuple qui s'est prononcé pour l'harmonisation des plans d'études scolaires au niveau fédéral".
Mais le socialiste a tenu à répéter que "l'immense majorité des cantons veut respecter l'enseignement des langues dans les écoles".
Le français en primaire, ce n'est pas la cuisine interne du canton de Thurgovie mais une question nationale.
Bien que le fédéralisme et l'indépendance des cantons en matière d'éducation soient essentiels à la Suisse, il faut faire l'effort de maintenir le plurilinguisme qui est un des piliers du pays, a poursuivi le Valaisan de 28 ans.
"Ce n'est pas la question de savoir si les élèves aiment ou n'aiment pas la branche, mais c'est à l'enseignant de transmettre avec passion. La communication et les échanges linguistiques, aussi pour les enseignants, doivent encore être encouragés", a conclu Mathias Reynard.
sbad
Fusion des deux sections socialistes valaisannes en vue?
Interrogé par ailleurs sur la guerre entre le Haut et le Bas qui divise le parti socialiste en Valais depuis que la conseillère d'Etat sortante Esther Waeber-Kalbermatten s'est portée candidate à sa propre succession contre Stéphane Rossini, Mathias Reynard s'est dit désolé de ces divisions qui affaiblissent le parti.
"Nous sommes un parti trop petit en Valais pour jouer à ces jeux", a poursuivi le conseiller national qui déplore le manque de communication entre les deux PS valaisans. Sans trancher totalement, celui qui se voit pour l'instant continuer son travail à Berne s'est dit favorable à une fusion entre les sections du Haut et du Bas.
>> Ecouter: le PS valaisan n'en finit pas de se déchirer en vue des élections cantonales