L'article publié en août 2014 révélait que l'ancien conseiller national vert et maire de Baden (AG) s'était photographié nu dans son bureau municipal et avait envoyé ces photos par SMS à une jeune femme.
Le Conseil suisse de la presse a accepté la plainte de dix-huit parlementaires, des élus de tous bords qui se sont adressés début 2015 à l'organe chargé de veiller au respect des règles professionnelles des journalistes.
Aucun intérêt public
Ces parlementaires, parmis lesquels Christophe Darbellay (PDC/VS), critiquaient la publication de contenus relevant de la vie intime de Geri Müller. Selon eux, aucun intérêt public ou supérieur ne justifiait la parution de l'article incriminé.
Le Conseil suisse de la presse leur a donné raison, arguant que tout ce qui se déroule dans un lieu officiel - en l'occurrence le bureau de la mairie de Baden - n'est pas forcément d'intérêt public.
Le contenu d'un "chat intime" fait partie de l'intimité de tout un chacun. Les médias, explique le Conseil suisse de la presse, ne peuvent donc pas révéler ces messages, même s'ils ont été écrits pendant les heures de travail et depuis le bureau du maire d'une commune.
Petite victoire
Joint par la RTS mercredi matin, Geri Müller a déclaré qu'il prenait acte de cette décision, sans faire davantage de commentaires.
Cette décision constitue toutefois une petite victoire. Le politicien argovien avait été suspendu momentanément de ses fonctions de maire de Baden et avait dans la foulée renoncé à se représenter au Conseil national, expliquant vouloir se concentrer sur sa fonction communale, qu'il occupe aujourd'hui encore.
Procédure autour de sa partenaire en cours
Sur le plan judiciaire, l'affaire n'est pas encore close. La partenaire de "chat" de Geri Müller a été sanctionnée au début du mois par le Ministère public du Jura bernois, qui a retenu cinq chefs d'accusation à son encontre, dont la diffamation et l'enregistrement non autorisé d'une conversation.
La principale intéressée a décidé de s'opposer à cette peine pécuniaire. La procédure est donc encore en cours.
Pietro Bugnon/kkub