Le patron de Roche a déploré jeudi le plafond trop bas des contingents fixés pour les travailleurs des Etats tiers (hors UE), alors que le groupe ne trouve suffisamment de travailleurs qualifiés ni en Suisse ni en Europe. Et les activités de Roche en Suisse sont dès lors menacées, dit Severin Schwan.
Vendredi matin, différents conseillers d'Etat lui ont emboîté le pas pour critiquer le principe des contingents de travailleurs que réclame l'UDC - notamment à travers son initiative contre l'immigration de masse acceptée le 9 février 2014.
Interrogé dans l'émission Forum, le leader historique du parti Christoph Blocher reconnaît l'utilité de travailleurs spécialisés non européens pour "des industries très innovatrices comme la pharma, la chimie".
Mais "le Conseil fédéral a diminué les contingents l'année passée pour ces personnes qualifiées". Et d'accuser la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga de l'avoir fait volontairement pour pouvoir dire "vous voyez, à présent on n'a pas assez de personnes…"
Fixer des règles par branches
L'UDC zurichois estime que les contingents doivent être très ouverts dans les branches qui en ont besoin. "Il faut faire des règles par groupes de professions, il ne faut pas faire des règles pour tous", dit-il.
L'ancien conseiller fédéral et national reconnaît la complexité du système des contingents mais fait remarquer qu'il a très bien fonctionné entre les années 1970 et 2007. Et d'ajouter: "Je suis depuis longtemps entrepreneur en Suisse, je connais les problèmes. C'est agréable pour les managers d'avoir la libre circulation des personnes, mais ils ne veulent pas voir les autres problèmes."
Pourquoi pas la préférence indigène
A propos de la solution de la préférence indigène envisagée au Parlement, Christoph Blocher affirme que son parti ne s'y oppose pas, à condition d'avoir "une solution sans immigration de masse". Mais "pourquoi ne l'a-t-on pas fait jusqu'à présent?", s'interroge-t-il.
Et si le Parlement n'inscrit pas les contingents dans son projet, si la solution retenue n'apporte rien, "on a encore la possibilité de faire une initiative pour arrêter ce contrat", précise l'ancien ministre.
oang