"Lorsqu'un requérant ne reçoit sa décision d'admission qu'au bout de trois ans au lieu de deux, la probabilité de trouver un emploi baisse de 23 à 18%, soit une réduction d'un cinquième", indique le politologue Dominik Hangartner, de l'Université de Zurich.
"Nous supposons que le fait d'attendre décourage les réfugiés de plus en plus", poursuit-il dans un communiqué du Fonds national suisse de la recherche (FNS).
Vers une économie de 5 millions de francs
Selon les auteurs de l'étude, publiée dans le journal "Science Advances", l'effet de cette attente forcée est "frappant". Les difficultés des requérants à trouver un emploi ne peuvent être expliquées par d'autres facteurs tels que la nationalité, le sexe ou l'âge.
Par ailleurs, avec la réforme de l'asile qui réduit en moyenne de 66 jours ce temps d'attente, d'après les chercheurs, une économie de plus de cinq millions de francs est envisageable. Elle repose sur des dépenses moindres en prestations sociales et une hausse des recettes fiscales.
ats/kg
Une étude basée sur le parcours de 17'000 réfugiés
Les auteurs de l'étude ont analysé les données d'environ 17'000 réfugiés stockées dans le système d'information du Secrétariat d'Etat aux migrations entre 1994 et 2004. Ils ont mesuré strictement la répercussion de la durée de la procédure sur les chances des requérants de trouver un emploi.