La missive laisse entendre que le MPC n'est pas intervenu dans l'accord que le diplomate suisse a proposé à deux hommes d'affaires kényans accusés de corruption. L'entente prévoyait l'abandon des poursuites en Suisse, contre le versement de 50 millions de francs aux autorités kényanes.
La lettre, que la RTS a pu se procurer, est datée du 16 octobre 2014, quelques mois après les faits. Elle est signée par le procureur fédéral alors en charge de l'affaire, aujourd'hui numéro deux du Ministère Public de la Confédération. Il répond à une requête de l'avocat des plaignants - les deux hommes d’affaires kényans – et affirme que "le MPC n'a donné aucune mission ou instruction à l'ambassadeur".
Jacques Pitteloud désavoué
Cette affirmation du MPC contredit la version de l’ancien ambassadeur de Suisse au Kenya. Jacques Pitteloud a en effet toujours affirmé dans les médias avoir agi sur mandat du Ministère public. Son département, le DFAE, le soutient et estime de son côté que le Ministère public est impliqué dans l’accord.
C’est sur la base de cette lettre du MPC que le Tribunal pénal fédéral a affirmé que l'intervention de l'ambassadeur est "illégitime". En effet, seul le MPC est habilité à proposer une entente pour l’abandon de poursuites judiciaires. Contacté, le Ministère public de la Confédération préfère ne pas commenter l’affaire, puisqu’il devra sans doute l’instruire, sur ordre du TPF.
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Pietro Bugnon/lgr