Le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies classe la Suisse au 28e rang mondial derrière l'Espagne, la Lituanie ou encore le Barhein.
Ce classement international, publié au début du mois d'août, désigne les bons et les mauvais élèves en termes de services de l'Etat disponibles sur internet, d'exercice de la démocratie en ligne, ou encore d'infrastructures de télécommunication.
Le roi de la cyberadministration est le Royaume-Uni, suivi de près par l'Australie et la Corée du Sud. Ces trois pays ont largement misé sur internet pour développer leur administration en ligne ("e-government", en anglais).
"Je préfère un système proche du citoyen"
Mais la position de la Suisse dans ce classement n'inquiète pas outre mesure le conseiller national PLR valaisan Philippe Nantermod. "C'est une place qui me va assez bien", dit-il. "L'important est que l'administration offre en termes de démocratie ce que les citoyens attendent. Je préfère un système très démocratique, très proche du citoyen, comme la Suisse - avec les contraintes que cela implique en matière d'e-government - qu'un système où finalement on n'écoute pas les gens."
Reste que la Confédération accuse un retard significatif sur les services étatiques en ligne dans leur ensemble. Inscription aux Registre du commerce, immatriculation des véhicules ou encore signature électronique: sur de nombreux points, elle se classe derrière des pays comme la Chine, la Colombie ou encore le Kazakhstan.
"Commençons avec le vote électronique"
Le conseiller aux Etats PLR appenzellois Andrea Caroni estime que la Suisse doit réagir. "Les services en ligne pour les citoyens ou les entreprises sont encore médiévaux", relève-t-il. "Commençons par exemple avec le vote électronique qui n'existe presque pas encore. Chaque fois, on nous promet que ça va venir et ça ne vient jamais."
Certains analystes, en tout cas, estiment qu'à moins d'une révolution technologique, le retard de l'administration suisse en matière d'administration en ligne n'est pas près d'être comblé.
Cédric Guigon/oang