Aujourd'hui, l'âge limite varie d'un canton à l'autre, voire d'une commune à l'autre. Par exemple pour le film "Comme des bêtes", actuellement dans les salles, l'enfant doit avoir 4 ans à Lucerne, 6 ans à Neuchâtel. Et à Berne, certains cinémas ne donnent même pas d'âge limite.
Il faut absolument fixer l'âge légal minimum au niveau fédéral et harmoniser les pratiques, a estimé le président de la commission nationale du film et de la protection des mineurs Marc Flückiger, interrogé dans la presse dominicale alémanique.
Sur tous les supports
La règle devrait porter au-delà du cinéma et des DVD pour s'adapter aux nouvelles formes de consommation, sachant que les enfants ne se limitent plus au cinéma pour regarder des films. Ils utilisent en particulier les films à la demande, proposés par Swisscom, Cablecom ou Netflix.
La Suisse pourrait se baser sur la réglementation européenne. En Allemagne, par exemple, pour voir un film réservé aux adultes, il faut entrer un code.
L'idée n'enthousiasme pas du tout les fournisseurs. "La branche a déjà pris des mesures pour protéger les jeunes", assure Swisscom. Pas besoin de réglementer davantage, ce serait inéquitable par rapport à des fournisseurs étrangers qui n'auraient pas les mêmes règles.
Projet de loi en 2017
La Confédération aimerait aussi qu'il y ait davantage de filtres sur internet, car les enfants et les ados consomment beaucoup via les plateformes de vidéos en ligne. Mais la difficulté sera de légiférer globalement.
En ce qui concerne Youtube, qui est une grosse plateforme appartenant à Google, les choses sont faciles à contrôler. Mais la consommation pourrait se faire aisément via d'autres sites, plus petits, moins visibles.
Ce n'est pas un problème pour Marc Flückiger, qui estime que même si cela n'empêche pas tous les enfants de regarder certains films, l'effet préventif fonctionnerait pour la majorité.
Le Conseil fédéral pourrait discuter de cette question d’âge limite cette année encore et mettre un projet de loi en consultation en 2017.
Alexandra Richard/lgr