![Les infirmières doivent pouvoir exercer leur profession sans toujours en référer au médecin traitant. [Keystone - Gaetan Bally]](https://img.rts.ch/articles/2016/image/lyxi1v-26026129.image?w=1280&h=720 "Les infirmières doivent pouvoir exercer leur profession sans toujours en référer au médecin traitant. [Keystone - Gaetan Bally]")
Une initiative veut accorder davantage d'autonomie au personnel soignant
L’Association suisse des infirmières et infirmiers annonce le lancement d’une initiative pour donner plus d'autonomie au personnel soignant, après les refus du Conseil fédéral et du Parlement d'aller dans ce sens.
"Dans l'ensemble en Suisse, on a trop de médecins, mais ils ne font pas ce dont on a besoin et ils ne sont pas au bon endroit", pointe Jan von Overbeck, médecin cantonal bernois et président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse, interrogé sur La 1ère.
La pénurie de médecins généralistes ne s'arrange pas, tandis que les malades chroniques sont toujours plus nombreux. "Il faut revoir la façon de traiter les gens, donc impliquer d'autres personnes avec d'autres qualifications dans la chaîne des soins", relève le médecin bernois.
Constat partagé par Jacqueline Revaz, médecin généraliste à Dotzigen (BE). "Je ne vois pas pourquoi nous devons donner le feu vert pour les soins infirmiers de base. Par exemple, tous les soins du service à domicile, tous les formulaires doivent passer par nous."
"Profiter de la concurrence"
Face à cette situation, il paraîtrait logique de responsabiliser ceux qui sont les plus proches du malade chronique. "Ce qu'on fait actuellement c'est le contraire. On a des médecins, des infirmières, des soignants, des thérapeutes et chacun prend sa part de marché. Mais on ne regarde pas si ces gens sont bien alignés sur le cheminement du patient", regrette Jan von Overbeck.
Et sa consoeur Jacqueline Revaz d'abonder: "peut-être que ça va être une chance aussi pour le médecin généraliste de pouvoir se consacrer à son travail de médecin et à déléguer d'autres tâches."
Une chance, mais aussi le risque de faire monter les coûts de la santé. "Dans n'importe quel autre secteur de l'économie, c'est un mécanisme qu'on souhaite en Suisse, puisqu'on est plutôt une économie libérale de droite. Il faut profiter de cette concurrence et voir qui produit au meilleur prix", tranche le président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse.
Projets pilotes
La Berne fédérale n'est pas entrée en matière, d'où le lancement cet automne d'une initiative populaire pour davantage de compétences au personnel soignant, alors que plusieurs villes et cantons mènent déjà des projets pilotes dans ce sens.
Alain Arnaud/lgr
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